À 70 ans, les Chalets Vittupier continuent de bâtir leur avenir

par | 20 juillet 2022

À La Clusaz, l’entreprise familiale de charpente et construction bois, qui célèbre ses sept décennies d’existence, prévoit de s’agrandir pour faire face à la demande.

Chez les Vittupier, Haut-Savoyards et Cluses (1) “pure souche”, on est charpentier de père en fils, depuis trois générations. Tout commence en 1950, lorsqu’Henri se lance dans le travail du bois et la rénovation de vieilles fermes. Deux ans plus tard, avec sa femme Juliette, ils créent leur société, Chalets Vittupier, installée encore aujourd’hui sur la route des Confins.

La famille Vittupier 2e et 3e générations – crédit AXL Production

Depuis, l’entreprise familiale n’a cessé de prospérer, reprise en 1970 par le fils aîné Joseph épaulé par sa sœur Marie-Claude et son frère Pascal (toujours en activité), puis par les fils de Joseph. Julien en assure la gérance dès 2008, rejoint par son frère Clément en 2011.

De la réhabilitation à la construction

Plus de soixante-dix ans après sa création (l’anniversaire a été célébré début juillet), le groupe Vittupier compte plus de mille réalisations à son actif, principalement des chalets et mazots édifiés dans les Aravis, et plus largement en Pays de Savoie. Vittupier Construction, une de ses filiales et bureau d’études, gère la maîtrise d’œuvre et Chalets Vittupier la partie technique, des plans de fabrication à la pose et l’agencement. Pour ce faire, l’entreprise s’entoure d’architectes extérieurs (notamment de La Clusaz) – quand la surface excède 150 m² – et de décorateurs. « Nous construisons en moyenne une quinzaine de chalets et mazots par an pour des particuliers, pour moitié des locaux et d’autres, provenant de la France entière et de l’étranger (20 % de Belges, Suisses et Britanniques), qui veulent avoir leur résidence secondaire », détaille Julien Vittupier, gérant de la PME familiale. Il compte aussi parmi ses clients des promoteurs immobiliers – à l’instar du groupe hôtelier PVG qui lui a confié, cette année, la réalisation de plusieurs chalets et bâtiments – ou encore des collectivités et des sociétés de remontées mécaniques.

La demande concerne principalement des chalets en poteaux-poutres, le madrier étant davantage réservé aux mazots. S’ajoute, plus ponctuellement, la rénovation de vieilles fermes (charpente, planchers intermédiaires…), dont Chalets Vittupier repense parfois l’agencement.

Du bois local et des investissements

Le savoir-faire de l’entreprise a construit sa réputation au fil du temps. « Nos clients apprécient aussi que nous travaillions avec du bois de pays. Par ici, c’est l’épicéa certifié “bois des Alpes” (l’entreprise est en cours de certification), utilisé dans 60 % de nos constructions ; et dans les Hautes-Alpes, nous privilégions bien sûr le mélèze », explique Julien Vittupier. Cette année, pour éviter de recourir à certaines essences des pays de l’Est réputées pour leur aspect “vieux bois”, la PME utilise de l’épicéa étuvé, que proposent désormais deux scieries en Haute-Savoie. « C’est une façon de réduire notre empreinte environnementale et de faire travailler la filière locale », appuie le dirigeant.

Par ailleurs, le groupe investit entre 100 000 et 150 000 euros dans son outil de production, en année normale. « Nous faisons l’acquisition de machines pour l’atelier ou nos chantiers, à raison d’une ou deux par an, pour avoir un parc toujours performant et compétitif. » Mais en 2022, l’investissement s’élève à 710 000 euros puisque le centre d’usinage de charpente à commande numérique et une grue à tour ont été renouvelés.

Désormais à l’étroit, le charpentier-constructeur prévoit aussi d’agrandir, dans un futur proche, son atelier de 1 400 m², pour augmenter de 350 m² la surface de stockage à l’abri et permettre une réorganisation de l’espace. Un investissement estimé à environ un million d’euros qui doit permettre de mieux faire face à une demande croissante sur un marché concurrentiel. L’an dernier, le groupe Vittupier a généré un chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros avec 28 salariés et mise sur un prévisionnel 2022 en hausse de 5 à 10 %.


Patricia Rey

Photo Une crédit Ovo Network


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