Pour parler du Réseau Entreprendre Haute-Savoie, son président Gilles Mollard revient sur quelques mots-clés. Petit lexique sensible pour chefs d’entreprise militants…
Conviction. «Si l’on veut que ce fabuleux territoire haut-savoyard continue de créer des emplois, il faut accepter d’accompagner les nouveaux chefs d’entreprise. Les nouveaux venus ont besoin des conseils des aînés sur ce chemin semé d’embûches. La richesse du territoire dépend des entrepreneurs. C’est vrai partout, mais peut-être un peu plus en Haute-Savoie où un salarié du privé sur quatre travaille en Suisse. Aux entreprises locales de contrebalancer cette dépendance à Genève.»
Sélection. «Notre mission, c’est de favoriser la création d’emplois sur le territoire. Nous privilégions les projets porteurs d’emplois. Nous n’accompagnons pas les mono-entrepreneurs. Nous n’accompagnons pas non plus ceux qui ne partagent pas nos valeurs, ni ceux qui ne voudraient pas de la démarche d’accompagnement qui fait partie intégrante de notre prestation. Nous ne faisons pas juste la banque. »
Prêt d’honneur. «Il est important pour l’entreprise, d’une part parce qu’il est à taux zéro, et d’autre part parce qu’il sécurise les banques. En moyenne, nous prêtons 33 000 euros par projet. Son effet levier est évident : si Entreprendre Haute- Savoie a prêté, les banques suivront. Il peut même avoir un effet déclencheur. Si le réseau décide d’accompagner un projet, l’analyse des risques n’est pas la même pour les banques…»
Elles sont toutes belles
Accompagnement. « Ce n’est pas un parrainage. Les lauréats sont retenus au terme d’un processus long. Avant de labelliser un projet, nous avons validé chaque étape. Puis nous choisissons la personne qui va accompagner le chef d’entreprise, en fonction du projet présenté et des lacunes identifiées. Nous croyons à la vertu de l’accompagnement du chef d’entreprise. Nous pensons que c’est utile, pour le porteur de projet comme pour nous. Le créateur signe notre charte de valeurs. Nous lui demandons de nous faire parvenir tous les mois un certain nombre d’indicateurs. C’est bien sûr le moyen de le sensibiliser à l’importance des tableaux de bord. C’est aussi un bon moyen d’identi er très en amont d’éventuelles difficultés. Dans ce cas, nous sommes capables de mobiliser très vite le réseau. Mais il faut que le créateur joue le jeu!»
Retour sur investissement. Que gagnent les chefs d’entreprise bénévoles à accompagner leurs jeunes pairs? «Des enseignements précieux, de la motivation… suivre une entreprise d’un autre domaine que le sien permet de s’ouvrir à d’autres problématiques.»
Reprise. « On me demande souvent de citer des exemples de “belle reprise” d’entreprise. Je n’en connais pas… ou plutôt toutes les histoires de reprise d’entreprise sont belles, parce que derrière les projets et les chiffres il y a des parcours humains, des rencontres, des dépassements. »
Projet 2018. « Nous voulons continuer à faire connaître nos missions. Le territoire mérite que l’on soutienne une trentaine de projets chaque année. Pour cela, il faudrait que nous soyons 200 adhérents. Nous sommes 160 aujourd’hui.»
Budget. « Notre fonctionnement est alimenté à 95 % par les adhérents. Nous bénéficions de très peu de fonds publics. Seule la Région intervient un peu. Quant à l’argent prêté, il vient de partenariats avec les banques. » Développement. C’est la nouveauté de l’année pour Réseau Entreprendre Haute-Savoie : « Nous avons décidé d’accompagner aussi les projets de développement d’entreprise, alors que jusqu’à présent nous n’étions que sur la création-reprise. Nous nous sommes rendu compte qu’il existe peu de dispositifs pour accompagner les changements de taille d’entreprise. Le principe de notre intervention ne changerait pas : un prêt d’honneur, un accompagnement.»
Par Philippe Claret
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