Le parc d’activités Savoie Technolac veut poursuivre son expansion. Mais la troisième phase d’aménagement (Zac 3) fait débat. Entre énergie ou alimentation, il faut choisir.
En 1989, les premières enseignes ont ouvert la voie : elles sont 240 actuellement sur les Zac 1 et 2 du parc Savoie Technolac (communes de La Motte-Servolex et Le Bourget-du-Lac). Quant à la Zac 3 (21 hectares), dont l’aménagement a été approuvé en 2015 par Grand Chambéry et Grand Lac, elle fait l’objet d’un contre-projet.
« D’après les spécialistes, ces terrains sont parmi les meilleures terres agricoles, car leur grande proximité avec le lac les a enrichies en limon », plaide Gérard Blanc, membre du collectif “Pour un projet agricole à Technolac”.

Luc Berthoud, maire de La Motte-Servolex et vice-président de Grand Chambéry en charge de l’économie, explique quant à lui : « Seule la moitié de la Zac 3 sera aménagée. Le reste relève de la protection de la biodiversité et du canal écrêteur de crues. En 2015, quatre conditions d’aménagement du site avaient été définies et elles sont respectées : être économe du foncier, développer les transports collectifs, réduire la part des parkings et, enfin, promouvoir les énergies renouvelables et le numérique. »
Les trois premières font l’unanimité, mais pas la quatrième : « Certains membres de notre collectif sont des relais des instances agricoles : il existe des porteurs de projet pour du maraîchage qui ne trouvent pas de terrains », expose Gérard Blanc, en soulignant que l’agriculture est (aussi) « une activité économique à part entière ».

« Nous allons faire les choses le plus intelligemment possible, dans l’écoute et la concertation, promet Luc Berthoud, mais les entreprises nées sur le territoire doivent pouvoir se développer à Savoie Technolac. » Sur la Zac 3, trois enseignes endogènes (voir encadré), en besoin d’extension, vont se soumettre à « un cahier des charges draconien sur le plan environnemental », martèle l’élu. « Et surtout, nous pratiquons le bail à construction de soixante ans : la collectivité garde la propriété du terrain. »
Risque d’occupation
Avant le moindre coup de pioche, l’heure est à la finalisation des procédures administratives : les collectivités – dont la Société publique locale de la Savoie, propriétaire à 85 % des terres – sont engagées dans la démarche de déclaration d’utilité publique et de mise en compatibilité avec les documents d’urbanisme.
Un temps que vont aussi utiliser les opposants. « Si nous ne parvenons pas à nous faire entendre, nous ne pourrons pas empêcher certains membres du collectif de mener des actions plus offensives, comme l’occupation du terrain », prévient Gérard Blanc. « Mais pour l’instant, notre souhait est de trouver un consensus. »

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