Tout le monde sait bien que les Français sont râleurs. Et le bulletin météo fait souvent partie de leurs griefs préférés. Ainsi, après s’être plaints que l’hiver était trop rude, qu’il manquait de neige, que le printemps tardait à arriver, que le réchauffement climatique était vraiment une vaste fumisterie, les voici finalement en train de fulminer contre les chaleurs étouffantes qui accablent actuellement notre pays, soutenus en cela par une presse, trop heureuse en cette période de marronniers, de nous rappeler la cruelle canicule de 2003 et ses 16 000 morts.
Et si les salariés peuvent, à loisirs, profiter de l’occasion pour énumérer combien leurs conditions de travail sont difficiles dans ces locaux mal isolés, sans climatisation, engoncés dans leur costume, ou encore obligés de porter un casque… les chefs d’entreprise pourront quant à eux pester contre les effets de la chaleur sur la productivité, en s’appuyant sur diverse études parues sur le sujet. Ainsi, pour une équipe de chercheurs du MIT (Massachusetts Institute Of Technologie), la productivité baisserait environ de 1.5 % par jour, pour chaque degré supplémentaire au dessus de 15° C. D’autres chercheurs australiens ont, quant à eux, évalué à 665 dollars par personne (soit 6.2 milliards de dollars pour leur pays), le coût de l’absentéisme et de la baisse de production entrainés par les fortes chaleurs de 2013.
Il y a pourtant au moins un secteur d’activités qui devrait profiter de cette situation. De nombreux professionnels du tourisme se frottent les mains en imaginant le soleil s’installer durablement pendant cette période de vacances. Car, si elle est un inconvénient au travail, la chaleur devient bien plus supportable lorsqu’on a pour seule préoccupation de choisir son maillot de bains ou de sortir l’apéritif sur la terrasse. Et la Région Rhône-Alpes (voire la future région Auvergne Rhône-Alpes) pourrait particulièrement tirer son épingle du jeu avec ses montagnes, ses lacs et ses forêts, qui constituent autant de zones de fraîcheurs pour des vacanciers en recherche de bien-être. D’ailleurs, plus des deux tiers des prestataires touristiques de Rhône-Alpes s’avouent confiants face à cette saison qui débute. Quand on connaît la difficulté d’une partie de cette profession à s’avouer satisfaits…
D’autant plus que nos acteurs du tourisme hexagonal devraient également profiter à plein du désengouement des vacanciers pour le bassin méditerranéen. La Tunisie s’apprête en effet à vivre une saison catastrophique après les attentats qui ont fait renoncer les vacanciers aux charmes du Maghreb. Quant à la Grèce, ses difficultés financières devraient également refroidir les envies de nombreux candidats au voyage. Quitte à transpirer, autant que ce ne soit pas de peur. Cet été, la majorité d’entre nous devrait donc rester en France, pour le plus grand bonheur de nos commerçants.
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