Référent en meunerie et nutrition animale, la maison François Cholat à Morestel accompagne le virage qui s’impose aux agriculteurs.
François Pierre, Morgane et François Maxence ont déjà pris leurs marques. La sixième génération de la Maison Cholat est prête à prendre le témoin qui leur sera tendu par François Claude, digne héritier d’une dynastie familiale lancée en 1877. Sur le site patrimonial des Moulins de Thuile [ndlr : construit en 1461], le charme désuet nous plonge dans la ligne de conduite de l’entreprise. « Que ce soit pour la fabrication d’aliments pour animaux, la meunerie, la collecte, la production végétale et nos magasins agricoles, nous misons sur des céréales de la Région Rhône-Alpes de qualité certifiée. Nous ne travaillons pas avec les industriels ».
La meunerie étant contingentée, dès l’après deuxième Guerre Mondiale, Cholat a plus orienté son activité vers la nutrition animale. Du blé, du maïs, de l’orge, du tournesol ou de l’avoine collectés dans huit départements régionaux et destinés aux animaux de ferme. « Essentiellement pour des bovins de lait mais aussi des porcs, volailles, brebis ». Chaque année, plus de 200 000 tonnes de céréales sont récupérées auprès des agriculteurs partenaires. Les trois quarts seront revendus en France ou à l’Export, 30 000 des 50 000 tonnes conservées servent à l’alimentation des animaux.
Exit le glyphosate
« Pour la Meunerie, nous travaillons avec des artisans-boulangers, pâtissiers, des pizzérias » insiste François Claude Cholat qui n’a pas attendu l’essor du “Bio” pour valoriser la production des agriculteurs locaux. « Dès 1997, nous nous sommes engagés dans une traçabilité complète et l’agriculture raisonnée après la création des contrats blés ». L’entité morestelloise pousse le curseur au plus haut dans les démarches agro-écologiques.
« Pour limiter l’impact sur les sols, l’air et l’eau en réduisant le recours aux produits chimiques ». Exit le Glyphosate, place au déchaumage pour le travail du sol. Des agriculteurs testent la formule “Ec’eau Responsable” avec des drones ou satellites pour déceler les maladies des cultures, l’utilisation de produits bio-contrôles et sont incités notamment au désherbage mécanique.
Préserver l’environnement en assurant une rentabilité aux agriculteurs, c’est le défi que s’est imposé François Cholat. « En blé et en maïs, nous leur garantissons un prix minimum sur trois ans ». Fort de ses 151 salariés et 70 M€ de C.A, La Maison François Cholat ne cesse de faire germer de nouvelles idées. « On travaille sur les lentilles bio et le Malt 100 % Isère pour les microbrasseurs ! ».

Par Jérémy Durand
Attention à la sémantique. Il serait préférable que les 200 000 tonnes de céréales soient « équitablement rémunérées aux agriculteurs », plutôt que « récupérées » qui est plutôt réservé aux déchets!..