Un parc photovoltaïque flottant va venir se poser sur un plan d’eau à l’entrée du parc d’activités Alpespace. Un investissement de 330 000 € porté par la société coopérative Enercoop Auvergne-Rhône-Alpes.
Les travaux de réalisation d’un parc photovoltaïque flottant, sur un lac de carrière de la commune de Porte-de-Savoie (73), ont débuté le 25 mars. Cette installation relève d’une innovation technique brevetée signée Helioslite, société savoyarde sise à Savoie Technolac (600 000 € de chiffre d’affaires en 2023). Mais la mise en œuvre et l’industrialisation de cette technologie, baptisée Heliosfloat, font l’objet d’une licence exclusive signée avec le groupe international isérois ARaymond (8 500 salariés : 29 sites de production dans le monde ; 1,6 milliard d’euros de CA).
330 000 € d’investissement
Il s’agit d’une première pour le géant ARaymond qui inaugure le procédé en Cœur de Savoie avec cette opération pilote d’un montant de 330 000 € financés par Enercoop Aura (dont 90 000 € de subvention du conseil régional et 60 000 € apportés par le réseau national Enercoop).
Concrètement, le parc solaire flottant va s’étendre sur une surface de 2 000 m² (1 200 m² de panneaux), soit moins de 10 % de la surface du lac artificiel mis à disposition pour trente ans par la collectivité. D’une puissance de 260 KWc, il devrait produire 310 MWh d’électricité verte par an.
Pour la communauté de communes Cœur de Savoie, cette installation innovante s’insère idéalement dans son plan Climat Air Énergie territorial. « Sur notre territoire, nous n’avons peut-être pas d’université, mais lorsqu’une opportunité se présente d’aller chercher de la matière grise pour faire des expérimentations et soutenir la recherche, nous sommes volontaires », introduisait Rémy Saint-Germain, conseiller communautaire, lors d’une réunion publique de présentation du parc solaire flottant, le 18 mars dernier.
Des flotteurs en aluminium
En parlant d’innovation, Heliosfloat se distingue de ses concurrents par la nature des matériaux de ses flotteurs : conçus en aluminium (et non en plastique), ils sont recyclables à plus de 94 % en fin de vie.
Ce parc solaire flottant est aussi une première pour Enercoop Auvergne-Rhône-Alpes, SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) créée à Grenoble en 2010 pour développer un modèle de « circuit court de l’énergie ». Dotée d’un capital social de 5,3 M€, la structure compte 14 salariés et 9 600 sociétaires, adeptes de la sobriété et de la souveraineté énergétique. Elle revendique aussi 20 000 compteurs clients PDL (point de livraison).
Une électricité « verte et locale »
Enercoop Aura développe actuellement seize parcs solaires, dont huit sont en cours de construction. L’un de ceux-ci est un parc au sol à Nangy, en Haute-Savoie. Les panneaux solaires seront installés sur une ancienne décharge. Le programme est mené en partenariat avec CitoyEnergie et le syndicat des énergies de Haute-Savoie (Syan’EnR), sur une surface de 4 000 m2, génératrice de 380 MWh par an.
« Seul le capital des sociétaires, via leurs prises de parts, nous permet de financer nos projets. Nous agissons au sein d’un réseau collectif, avec une lucrativité limitée : nous réinvestissons 57,5 % des bénéfices dans l’objet social de la coopérative. Notre raison d’être : permettre aux citoyens de maîtriser leur électricité. Une électricité verte, locale, citoyenne et souveraine », explique Célia Péris, chargée de communication Enercoop.
Quant au parc solaire flottant de Porte-de-Savoie, sa mise en service est prévue pour le mois de juin, avec une inauguration le jour de l’assemblée générale d’Enercoop Aura, organisée pour l’occasion à Alpespace.
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