Conjoncture : l’économie vaudoise tire son épingle du jeu

par | 08 février 2019

Alors que l’économie helvète enregistre un repli en ce début d’année, celle de Vaud continue d’afficher une bonne santé.

Avec une croissance de 2,8 %, le PIB du canton de Vaud est resté au-dessus de la moyenne nationale, qui était de 2,4 % en 2018, selon les dernières estimations de l’Institut d’économie appliquée de l’Université de Lausanne (Crea). La raison de cette bonne performance ? La robustesse des exportations vaudoises qui sont restées proches de leur record en dépit d’une légère appréciation du franc. Qui plus est, l’économie du canton devrait continuer à dépasser celle de la Confédération au cours des deux prochaines années. Les prévisions tablent ainsi sur une croissance du PIB vaudois de 1,8 % pour 2019 et 1,7 % pour 2020, contre respectivement 1,7 % et 1,4 % pour l’ensemble de la Suisse. Les secteurs de la chimie-pharma, de l’immobilier et des services aux entreprises devraient sortir du lot avec une croissance de plus de 2 % en 2019.

Le potentiel est également important pour le commerce de gros et de détail. Les transports et les télécommunications devraient enregistrer un développement modéré (entre +0,5 % et +2 %), note le Crea. En revanche, les services financiers, l’industrie des machines et l’horlogerie pourraient connaître une évolution négative. Ces perspectives devraient renforcer l’attractivité du canton de Vaud pour les frontaliers français, sachant qu’il est déjà le deuxième à en accueillir le plus après celui de Genève. Fin 2017, 5 882 Aindinois et 9 410 Haut- Savoyards y possédaient ainsi un permis de travail, soit respectivement 26,9 % et 12,5 % de l’ensemble des frontaliers.

Un contexte mondial difficile

La bonne santé de l’économie vaudoise contraste avec celle de la Suisse dans son ensemble. En janvier, le baromètre KOF du centre de recherches conjoncturelles de l’École polytechnique fédérale de Zurich a reculé pour le quatrième mois d’affilée pour s’établir à 95 points, contre 96,4 points fin décembre. Il se situe ainsi 5 points en dessous de sa moyenne à long terme. « Les perspectives conjoncturelles de la Suisse demeurent modérées en ce début de 2019 », note le KOF, qui attribue cette baisse à des facteurs négatifs dans l’industrie et les services, mais aussi à des perspectives négatives en matière d’exportations.

Les signaux en provenance de l’industrie manufacturière ne sont pas bons non plus en ce qui concerne les carnets de commandes et la position concurrentielle des entreprises suisses. Ils sont en revanche positifs pour l’hôtellerie, le secteur bancaire, les assurances et la construction. L’économie helvète fait face à la montée du protectionnisme dans le monde, aux risques liés à un Brexit désordonné, au ralentissement de la croissance dans la zone euro, et à la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.


Par Romain Fournier

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