Coronavirus : dans l’événementiel, les annulations s’enchaînent

par | 13 mars 2020

La propagation de l’épidémie plombe le secteur qui subit de plein fouet la désaffection des entreprises et institutions.

Depuis le 15 février, les événements tout comme les séminaires d’entreprise sont annulés les uns après les autres. Dans les locaux de Cosmik Jump, agence événementielle située à Annecy, l’euphorie habituelle est retombée. « Pour le moment, on s’en sort… mais jusqu’à quand ? », s’interroge son dirigeant Michaël Nussbaumer. Quelques séminaires, anniversaires d’entreprise et lancements de produits de 50 à 1 000 personnes ont été décalés.

Pour autant, aucune signature définitive des contrats, à ce jour. « On s’attend à ce que les clients reportent en deuxième partie d’année, avec de fortes tensions en septembre et octobre », relève le fondateur, qui affiche déjà complet en juin. Dans ce contexte fragile, il craint, comme d’autres, que les entreprises attendent la dernière minute pour verser leurs acomptes… ou pas.

LA SITUATION ACTUELLE NE PERMET PAS D’EXTRAPOLER. ON GÈRE AU JOUR LE JOUR.

Olivier Joly, directeur de la Halle d’Albertville

REPORTER PLUTÔT QU’ANNULER

Du coup, tout est fait pour repousser les événements à une date ultérieure, dans l’intérêt de tous. C’est également ce que préconise Benoît Rastier, à la tête de l’agence Poisson d’Avril à Chambéry : « Nous engageons dès à présent des discussions avec nos clients pour éviter les annulations en chaîne et la psychose… On ne peut pas tout arrêter du jour au lendemain et laisser nos partenaires et prestataires (intermittents du spectacle, artistes, traiteurs…) sur le carreau. » Benoît Rastier se refuse à tout alarmisme. Pourtant, Pharaonic, le concert de musique électro qu’il devait produire le 21 mars au Phare vient d’être suspendu.

Avec le nouvel arrêté du 9 mars interdisant tout rassemblement de plus de 1 000 personnes (au lieu de 5 000 précédemment) jusqu’au 15 avril, le producteur n’a plus d’autre choix et travaille sur une date de report. La situation est plus désastreuse encore pour les organisateurs et gestionnaires de salons, foires et congrès. En temps normal, environ 1 000 manifestations se tiennent chaque jour en France. Aujourd’hui, l’activité est à l’arrêt. “Bonne nouvelle” toutefois pour Rochexpo, le Simodec – le salon international de la machine-outil, 19 000 visiteurs et 48 millions de flux d’affaires en 2018 –, annulé le 3 mars, vient d’être décalé au 24-27 novembre 2020 en accord avec la filière décolletage, « ce qui permet de limiter la casse », reconnaît soulagé, Philippe Carrier, le président de Rochexpo et l’organisateur.

En revanche, pour le salon de l’immobilier qui devait se tenir ce week-end et le loto du rugby la semaine suivante, la partie semble mal engagée. À la Halle d’Albertville, même ambiance. La situation évolutive empêchant d’extrapoler, le directeur Olivier Joly a choisi de jouer le tout pour le tout et de maintenir la Foire d’Albertville du 13 au 16 mars, comme prévu. Pour éviter d’annuler, l’organisateur a mis en place un système de contrôle d’accès qui permettra de ne pas excéder 1 000 visiteurs en simultané. Les éditions précédentes avaient rassemblé de 6 000 à 8 000 visiteurs.

Pour les prochains événements et spectacles, des solutions de report sont à l’étude. Ainsi, le concert de Patrick Bruel – que ses fans se rassurent – est repoussé au 16 septembre. Partout, les exemples se multiplient. À l’Impérial Palace, également centre de congrès d’Annecy, les annulations pleuvent, après un pic début mars. De facto, les gros séminaires internationaux programmés en avril-mai sont annulés, « les donneurs d’ordre refusant de faire prendre le moindre risque à leurs collaborateurs ou clients », s’inquiète son directeur Philippe Gourgaud, qui estime la perte de chiffre d’affaires à 400 000 euros en l’espace de dix jours. Reste quelques séminaires locaux et régionaux de dix à vingt personnes. « Certains clients parlent de reporter, mais ne savent pas quand. »


Par Patricia Rey


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