Alors que se dessinent déjà les contours de la campagne présidentielle de 2017, le sort de l’actuel président de la république semble quant à lui scellé. En effet, aucun chef d’état de la Ve République n’a jamais souffert d’une cote de popularité aussi faible et la chute ne semble toujours pas vouloir s’arrêter. Ce ne sont pas seulement les résultats décevants de François Hollande, principalement sur le plan de l’économie et de l’emploi, qui sont contestés. C’est également son image qui est écornée : l’homme apparaît faible, sans charisme ni conviction, démuni face à la situation…
L’absence de « prime » au candidat sortant semble donc un fait acquis, élargissant alors la sphère des possibles à de nombreux prétendants prêts à en découdre, parmi lesquels Montebourg et Valls feraient office de favoris. Ils trouveront sans doute sur leur chemin Martine Aubry, bien décidée à rester dans la course, mais la jeune garde devrait cependant bénéficier de l’envie de renouvellement exprimée par les électeurs, en proposant une mutation du parti socialiste, nécessaire pour lui offrir un avenir.
A droite aussi, les futures élections s’organisent déjà. Sarkozy a – pour l’instant – loupé son retour, laissant provisoirement le leadership au maire de Bordeaux, Alain Juppé. Mais les jeunes loups de l’UMP, encore en embuscade, ne devraient pas tarder à sortir du bois, proposant eux-aussi de repositionner la droite afin de faire oublier les égarements de leurs aînés.
En réalité, dans ce départ – prématuré – de course à la présidentielle, tout sent la fin de règne : un chef d’état qui ne bénéficie plus du respect dû à son rang, des partis historiques souvent proches de l’explosion, des candidats qui n’osent plus utiliser le nom de leur formation et rêvent d’en changer, et enfin de nouvelles figures de la politique aux dents acérées prêtes pour la curée.
Les conditions semblent réunies pour tirer un trait définitif sur la politique actuelle et changer les règles au bénéfice d’une gouvernance plus saine, plus participative et moins électoraliste. Est-il encore possible de rêver ?
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