Représentant près de 40 000 emplois, l’immobilier savoyard est un secteur solide qui bénéficie du dynamisme et de l’attractivité de nos deux départements et d’un contexte bancaire particulièrement porteur.
Mais d’année en année, les prix de l’immobilier s’envolent et se loger en Savoie Mont Blanc n’est pas à la portée de toutes les bourses.

Pour la quatrième année consécutive, Eco Savoie Mont Blanc vous propose un tour d’horizon de la filière immobilière dans nos deux départements avec pour la première fois cette année un zoom sur l’immobilier d’entreprise. Et à publication rituelle, constat rituel : un territoire toujours aussi attractif et dynamique, un marché immobilier toujours survitaminé, un manque de logements et de foncier disponible, des professions transformées, voire bousculées et malmenées par les évolutions législatives et la révolution numérique.

L’immobilier en Savoie Mont Blanc : un secteur solide comme la pierre
La première évidence qui s’impose est plutôt rassurante. Globalement, le secteur de l’immobilier en Savoie Mont Blanc est aussi solide que la pierre qu’il symbolise. Poids lourd de notre économie, il représente 12 % de l’emploi global avec notamment 32 000 personnes travaillant dans la construction et 6 000 dans les activités immobilières (gestion, agences immobilières…).
Le volume d’activité est également plus que significatif. Ainsi les 30 premiers promoteurs de Savoie et Haute-Savoie représentent un chiffre d’affaires cumulé de 555 millions d’euros, les 30 premiers constructeurs un peu plus d’un milliard (255 millions si l’on sort du classement Léon Grosse qui réalise à lui seul 832 millions de CA), et les 30 premières sociétés répertoriées en activités immobilières, un total de 472,5 millions. Sans oublier les activités liées à l’immobilier.
Ainsi une grande majorité des 371 notaires des deux départements officient-ils de façon importante dans ce domaine, jusqu’à 60 % de leur activité.Mais pour que toutes les entreprises de l’immobilier se développent, encore faut-il qu’elles disposent d’un marché. Là encore, les deux départements sont toujours bien pourvus. Dynamiques économiquement, attractifs par leur qualité de vie ou encore la proximité avec Genève, ils disposent toujours de sérieux atouts et les candidats au logement continuent de s’y bousculer.

Des prix qui ne cessent de grimper
Mais la médaille a son revers. Si la demande est forte en matière de logements, elle se heurte à un obstacle de taille, le niveau de prix du marché qui, d’année en année, (à de très rares exceptions près) ne cesse de grimper, rendant l’accession à la propriété de plus en plus prohibitive, particulièrement en Haute-Savoie, et dans les zones de Savoie les plus prisées comme le bassin aixois.
Alors que l’offre en logements sociaux reste souvent insuffisante, et que les aides au logement tendent à diminuer, on constate, d’année en année, que beaucoup de nos concitoyens peinent à se loger. En cinq ans, par exemple, la population travaillant à Annecy, mais habitant une commune de sa périphérie plus ou moins immédiate, a été multipliée par deux. Cette particularité de Savoie Mont Blanc saute aux yeux lorsque l’on consulte le dernier baromètre des loyers publié par SeLoger.
On y apprend que le niveau moyen des loyers en France est de 723 euros par m². Pour ce montant, correspondant à la moitié d’un Smic, le baromètre a répertorié la surface à laquelle un candidat au logement peut prétendre dans les plus grandes villes françaises. Sans surprise, Paris n’offre que 22 m², quand Lyon en propose 43. C’est seulement dans 7 des 16 villes étudiées (Bordeaux, Grenoble, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Reims, Rennes, Saint Étienne, Strasbourg, Toulon, Toulouse) que l’on trouve des loyers plus cléments avec des surfaces dépassant les 50 m².
C’est le cas notamment en Rhône-Alpes à Grenoble, qui affiche une surface moyenne de 52 m² pour ces 723 euros. Et où se situent donc nos deux capitales savoyardes par rapport à ce classement ? Chambéry reste abordable avec une surface moyenne de 60 m² (dans les 16 grandes villes du baromètre, seule Saint Étienne fait mieux avec 82 m²).
Mais Annecy, à 51 m², est plus chère que Grenoble, mais aussi que Toulouse, ou Nantes qui sont pourtant de véritables métropoles régionales ! Ce qui pose question et rappelle que nombre d’entreprises et de services publics se plaignent aujourd’hui d’avoir du mal à recruter des salariés à cause du coût du logement.

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Par Sophie Guillaud
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