Les natifs des deux départements de Savoie sont, parmi les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes, les plus enclins à demeurer ou à finir par revenir sur leur terre de naissance, explique l’Insee.
En Auvergne-Rhône-Alpes, 82 % des personnes nées sur le territoire y résident, selon l’Insee, qui vient de consacrer une étude au sujet. C’est un record parmi les régions métropolitaines. Sur les 6,6 millions de natifs d’Aura résidant en France métropolitaine au moment de l’étude (qui ne prend donc pas en compte les expatriés), 5,4 millions habitent la région.
Ce taux de fidélité au territoire de naissance (82 %, donc) est presque aussi élevé en Occitanie (81 %), et encore assez proche en Nouvelle-Aquitaine et Provence- Alpes-Côte d’Azur (78 %), régions traditionnellement attractives du Sud. Mais il est sensiblement supérieur à la moyenne nationale (75 %), car plusieurs régions sont très en deçà.
À l’image de l’Île-de-France (66 %), qui retient le moins ses natifs mais qui, paradoxalement, est la région qui attire le plus les “émigrés” Auralpins : ils sont 1 sur 5 (20 %) à l’avoir choisie comme terre d’accueil, devant Provence-Alpes-Côte d’Azur (19 %) et l’Occitanie (18 %). Proportionnellement à la population de la région, c’est toutefois au sein des “voisines” Bourgogne-Franche-Comté et Provence-Alpes-Côte d’Azur que la diaspora auralpine pèse le plus : près de 5 % du total, contre “seulement” 2 % en Île-de-France.

Inégalités entre départements
Si l’on s’intéresse à la situation par département, la Haute-Savoie, « qui n’est limitrophe d’aucune autre région française [les Haut-Savoyards établis en Suisse ne sont pas pris en compte dans l’étude, NDLR] et qui présente une situation économique favorable », arrive en tête (70 %) pour la capacité à retenir ses natifs sur son sol. Suivent l’Isère (68 %, à égalité avec le Puy-de- Dôme, seul département de l’ex-Auvergne à dépasser la moyenne régionale de 62 % ; la moyenne nationale étant, elle, de 58 %) et la Savoie (63 % ; comme la Loire et l’Ain).
À l’autre bout du spectre, l’Allier, l’Ardèche, le Cantal et la Drôme ont du mal, plafonnant entre 50 et 55 %. Si l’on regarde la capacité d’un département à retenir ses natifs non plus sur son seul sol mais au niveau de la région tout entière, alors Ardèche, Isère, Loire, Haute-Loire, Savoie et Haute-Savoie se tiennent dans un mouchoir (85 à 86 %), devant le Rhône (82 %, ce qui est aussi la moyenne régionale). L’Ain est à 81 %.
Les mobilités évoluant au fil du cycle de vie (études supérieures, début puis évolution de carrière, retraite…), elles touchent différemment les classes d’âge. Ainsi, 19 % des natifs d’Aura âgés de 20 à 24 ans vivent hors de la région. C’est 24 % pour les 40-44 ans puis le “taux d’exode” diminue progressivement jusqu’à 20 %(60-64 ans), avant de remonter à 23 % pour les 70-80 ans. Sociologiquement, « les cadres représentent la catégorie socioprofessionnelle la plus mobile », mais Aura s’en sort plutôt bien : les cadres natifs de la région sont 62 % à y résider, contre 56 % en moyenne nationale (seule l’Île-de-France fait mieux, à 69 %).
Les agriculteurs et les ouvriers, eux, « restent massivement dans leur région de naissance (respectivement 86 % et 78 % en Aura) », ici comme ailleurs, note l’Insee. En raison de « l’offre dans ces secteurs d’emploi [qui] favorise la stabilité », et du soutien familial, qui est « un autre facteur de sédentarité » dans ces catégories professionnelles.
Pour en savoir plus : Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes n° 109, d’octobre 2022, l’étude se base sur les chiffres de 2019.

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