À Sallanches (74), où Dynastar a vu le jour il y a soixante ans, la marque française de skis continue de s’illustrer par ses innovations.
Située au pied du mont Blanc, son terrain de jeu, l’usine Dynastar est désormais la seule en France à fabriquer encore des skis. Revendiquant son ancrage dans les Alpes, elle est un fleuron du “made in France” et en est fière. Fière de ses champions (de Marielle Goitschel à Clément Noël et Vivian Bruchez) et des prouesses technologiques qui ont marqué ses six décennies d’existence et, plus largement, l’industrie du ski.
Faire la trace
Dès sa création, la marque a su innover. « Dynastar a toujours été en avance, développant des produits d’avant-garde pour toutes les disciplines », relatait Jean Liard, patron du service “course” de 1963 à 2011, dans un ouvrage. Premier ski parabolique, premier ski féminin, premier système antivibratoire, premier ski léger… et premier ski Hybrid Core 2.0.
Le site de Sallanches fabrique 160 000 paires de skis par an… On est loin des 500 000 paires de la fin des années 1980. Aujourd’hui, ce qui motive davantage Laurent Richard, directeur de Dynastar,
« c’est une croissance qualitative, basée sur la performance, l’écoconception et le développement de produits qui font avancer le ski ».
Preuve de son expertise : « 66 % des moules des skis Dynastar sortent de l’usine. » Autant de modèles milieu et haut de gamme à forte valeur ajoutée, reconnus pour leur skiabilité. Six sur dix sont destinés à la piste et les 40 % restants à la montagne (free-rando et freeride), de sorte à couvrir tout le marché. « Notre positionnement est celui de spécialiste dédié aux skieurs impliqués et réguliers qui ont un niveau de pratique élevé », résume Laurent Richard.
Vers des skis à faible impact environnemental
L’ambition de Dynastar dans les dix ou vingt ans à venir ? Guider le marché du ski en ouvrant une nouvelle voie avec l’Hybrid Core 2.0, afin de réduire l’impact sur l’environnement.
« Nous avons mis au point une nouvelle façon de mécaniser les fils de bois, en les utilisant dans trois sens (longitudinal, vertical et horizontal) au lieu d’un. Nous diminuons ainsi de 25 % les attributs mécaniques apportés par les matériaux composites comme la fibre de verre encollée », se rejouit le directeur.
Ces différentes couches de bois sont ensuite logées dans un noyau en polyuréthane.
Le résultat est probant. Alors que 58,4 % de l’impact environnemental d’un ski est dû aux matériaux entrant dans sa composition, l’Hybrid Core 2.0 permet de réduire de 24 % les émissions de CO2, de 30 % les particules fines, de 59 % l’épuisement des ressources minérales et de 20 % celui des ressources fossiles… Dès l’hiver 2023-2024, 13 % des gammes de skis seront construites ainsi, 25 % l’hiver suivant et jusqu’à 45 % en 2025-2026.
Pour l’industrialiser à grande échelle, Dynastar, soutenu par le groupe Rossignol, a multiplié les investissements. « Deux ans de R & D ont été nécessaires sur les machines », glisse Laurent Richard, évoquant « une vraie posture de marque ». Avec la volonté de faire du site de Sallanches la première usine de skis écoconçus et recyclables au monde.
En 2023, avec 120 000 paires de skis vendues dans 56 pays, la marque Dynastar détient 3,5 % de parts de marché. La marque, ultra reconnue, est numéro 2 en France, avec 14 %. L’Europe est son principal marché (63 %), suivie des USA-Canada (30 %) et de l’Asie (7 %). À fin mars, Dynastar, qui emploie 75 salariés sur son site, affichait un chiffre d’affaires de 23 M€ (groupe Rossignol : 401 M€, +28 %).
Patricia Rey
Photo Une : les salariés de Dynastar forment le logo de la marque à la moustache pour symboliser ses 60 ans.
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