Certain·e·s se sont montrés aincapables de contenir leur joie, d’autres plutôt aindignés. Toujours est-il que dorénavant, comme vous le savez, les habitants de notre beau département portent officiellement un nom : les Aindinois et les Aindinoises.
On aime ou l’on n’aime pas, chacun accueillant ce gentilé avec sa propre sensibilité. Toujours est-il que ce nouveau nom, dénominateur commun entre nos pays, a été dévoilé lors de la fête de l’été orchestrée par le conseil départemental, dimanche 24 juin, dans des jardins de la préfecture ouverts tout spécialement pour l’occasion. Je trouve personnellement l’idée d’organiser une telle journée familiale en plein cœur de Bourg et gratuitement, plutôt aintéressante et séduisante. Ni une, ni deux, un enfant dans chaque main, direction la préf’, pour ce qui se promettait d’être une après-midi raisonnablement sympathique.
Et pour une première, le résultat était globalement à la hauteur de mes espérances. Même si Flora a largement déploré le fait que trois quarts d’heure de queue n’eussent suffi à lui faire atteindre le stand de maquillage ! En mère pleine de ressources, j’avise une boîte de feutres et entreprends de lui peinturlurer la figure. Cela fonctionne, ma fille a le sourire. Mon petit Maël de trois ans s’ennuie un peu plus, peut-être que l’année prochaine verra fleurir davantage de jeux, si ce rendez-vous s’ainscrit dans la durée. Il a néanmoins très vite retrouvé toute sa joie de vivre devant les abeilles et la dégustation de miel qui s’en est suivie, avec pot offert par le Département.
« LE DÉPARTEMENT A EU LE MÉRITE DE VOULOIR ORGANISER UNE JOURNÉE FESTIVE POUR SES HABITANTS, RAPPELANT CERTES, AU PASSAGE, QU’IL DEMEURE UN ÉCHELON DE PROXIMITÉ. »
Pourquoi ai-je pris l’idée de vous résumer mon après-midi ? Parce que lundi matin, arrivée au bureau, je lis sur différents canaux que le conseil département a réussi « son coup de comm’ ». Avec un ton Ain tant soit peu condescendant. Et cela m’aindigne ! On peut effectivement appréhender l’évènement de cette manière. Partout, on voyait s’agiter des petits drapeaux à l’effigie du Département, et les élus sont aintervenus sur le podium (en même temps, il s’agissait des organisateurs, cela peut donc paraître logique : lorsque vous conviez des gens, vous les accueillez). Mais au global, je crois, avec peut-être un tantinet de candeur, que l’initiative a véritablement donné du plaisir aux habitants. Les gens arboraient le sourire, les enfants couraient partout (sauf les miens : un dans chaque main, ces petits êtres, cela court vite).
Que le conseil départemental en profite au passage pour faire la pub de l’action des élus, est-ce si choquant ? Critiquer pour critiquer, se courroucer pour se courroucer, je trouve cela dommage. Le Département, à mon sens, a eu le mérite de vouloir organiser une journée festive pour ses habitants, rappelant certes, au passage, qu’il demeure un échelon de proximité. On pourrait gloser pendant des lustres sur l’opportunité ou pas pour une collectivité d’organiser des évènements festifs à destination de ses administrés. S’interroger sur le coût de telles manifestations. Sur la façon dont les différents partis saisissent l’occasion pour faire parler de leur implication dans la vie locale. Mais franchement, il existe dans l’actualité nationale et internationale de coups de comm’ distillés par de « grands » élus, qui sont à mon avis, autrement plus dramatiques !
Myriam Denis
Rédactrice en chef
m.denis@eco-ain.fr
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