Pour conduire une politique efficace, il faut se montrer particulièrement à l’écoute et être également doté d’un sens inné de l’anticipation. Le Gouvernement actuel ne fait pas exception.
Quel superbe timing le Gouvernement met-il en place, six mois pile avant les élections municipales ! En effet, à l’approche de cette échéance cruciale pour nos territoires, le parti de la majorité se rêve en conquérant des villes. Quelle belle opportunité cela serait, après le revers essuyé lors du mouvement des gilets jaunes ! Alors, pour mettre toutes les chances de son côté, l’exécutif met les petits plats dans les grands. Suivant l’adage “mieux vaut faire envie que pitié”, le gouvernement soigne sa mariée, elle doit être belle, parfaite pour le grand jour de mars. L’objectif étant que le peuple Français épouse sans sourciller la politique en place et adoube par là même, celui qui la conduit à l’autel. Le déficit du pays semble – pour l’heure – quelque peu remisé au second plan, tandis que la mariée porte fièrement dans son panier le prochain projet de loi de finances pour 2020, lequel sera présenté le 27 septembre en conseil des ministres.
Le sourire de la mariée sera radieux et éclatant, tandis que tout un chacun découvrira les mesures sociales choisies par l’exécutif.
« SIX MOIS AVANT LES ÉLECTIONS MUNICIPALES, LE PARTI DE LA MAJORITÉ SE RÊVE EN CONQUÉRANT DES VILLES. QUELLE BELLE OPPORTUNITÉ CELA SERAIT, APRÈS LE REVERS ESSUYÉ LORS DU MOUVEMENT DES GILETS JAUNES. »
Entre les fleurs se glisse ainsi un texte prévoyant la baisse de l’impôt sur le revenu (5 milliards d’euros) au 1er janvier, la réindexation des petites retraites sur l’inflation, la défiscalisation des heures supplémentaires, la suppression du dernier tiers de la taxe d’habitation… La mariée risque de trouver sur son chemin quelques petits cailloux, comme un léger ralentissement de la croissance. Elle va sans doute l’écarter dédaigneusement du bout de sa délicate chaussure, gardant le sourire même devant les entreprises qui en auront pour leur argent, et notamment celles qui bénéficiaient d’avantages fiscaux spécifiques. Le mariage, forcément fastueux, générera un coût. Il sera pour partie compensé par des taux d’intérêt très bas (3 milliards d’euros d’économies tout de même), ou encore par le prélèvement à la source, qui devrait apporter environ un milliard d’euros de plus que prévu. Des économies seront à l’ordre du jour… Et toucheront notamment la santé et l’écologie, ces deux ministères connaîtront très probablement des coupes dans leurs effectifs.
Peut-être alors le sourire de la mariée se fanera, et sa démarche se fera plus raide. Heureusement pour elle, l’armée et l’éducation, bien mises en avant par le gouvernement, porteront sa lourde traîne, brodée de toutes les revendications des gilets jaunes. Et elles pèsent lourd.
Les faire-part sont lancés, le compte à rebours a commencé. Dans six mois, on saura si oui ou non, les épousailles se feront bien avec à la clé, des lendemains qui chantent pour les parties prenantes. Ou pas…
Myriam Denis
Rédactrice en chef
m.denis@eco-ain.fr

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