Plus réceptives aux événements modifiant la situation économique, les zones d’emploi les plus fortes sont celles qui connaissent des baisses.
Année après année, les territoires affichent leur spécialité. Le tertiaire en AuRA a vu sa part d’emplois passer de 47 % en 1975 à 76 % en 2017, alors que la zone d’Oyonnax est celle où la part d’emplois industriels en France est devenue la plus forte (38 %, le territoire hébergeant la Plastics Vallée). La proportion d’emplois industriels est également élevée dans la vallée de l’Arve (31 %), grâce au décolletage.
Paradoxalement, une étude de l’Insee Auvergne- Rhône-Alpes réalisée en collaboration avec la Direccte régionale montre que ces zones d’emploi les plus spécialisées sont celles qui ont connu de fortes baisses, « du fait d’une plus grande sensibilité aux chocs conjoncturels ». La zone d’Oyonnax est celle dont les pertes sont les plus importantes sur le plan national.
C’est aussi dans ces zones que l’on attend le plus du plan de relance de l’économie de 100 milliards initié par le gouvernement. Invité à s’exprimer lors de l’assemblée générale de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) de l’Ain, le directeur général de France Industrie, Vincent Moulin Wright, l’assure : « La crise de la Covid-19 a rebattu les cartes. Le gouvernement met à présent l’accent sur les relocalisations et les rapatriements d’entreprises de la santé et des productions “critiques”, comme l’alimentation, la chimie, la métallurgie… Les appels à projets nationaux et régionaux vont concerner toutes les entreprises, y compris les plus petites, très localisées. »
1/4 des emplois à Lyon
En prenant en compte les évolutions récentes des navettes domicile-travail, les quatre plus grands bassins d’emploi (Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand et SaintÉtienne) regroupent près de la moitié de l’emploi en Auvergne-Rhône-Alpes. La zone de Lyon représente à elle seule plus d’un quart des emplois régionaux. Près de 140 000 actifs viennent y travailler mais vivent dans une autre zone, alors que près de 65 000 font le chemin inverse. C’est dans la zone d’Aurillac que la part des actifs occupant un emploi dans leur zone de résidence (taux de “stables”) est la plus élevée de la région, atteignant 93,4 %.
Elle est également très élevée dans les zones de montagne, comme la Maurienne et la Tarentaise. En revanche, dans les zones plus proches de Lyon et Grenoble, le taux des “stables“ est souvent inférieur à 70 % (entre 70 % et 80 % à Bourg-en-Bresse). Il n’est plus que de 42 % dans le Genevois français, Genève constituant le pôle d’emploi principal du territoire. Question : le plan de relance massif de l’économie ne va-t-il pas contribuer à faire bouger à nouveau les lignes ? L’Insee régional garde un oeil attentif…
Par Éliséo Mucciante
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