Prévu pour 2021, le doublement de la ligne est toujours au stade des études.
C’était l’un des projets phares du Contrat de plan État- Région (CPER) signé en 2015 : la modernisation de la ligne ferroviaire Aix-les-Bains-Annecy devait être terminée en 2021 grâce à un cofinancement Région (30 %), département de la Haute-Savoie (30 %), État (18,5 %), agglomération d’Annecy (9,5 %), département de Savoie, agglomérations d’Aix et Chambéry (6 % au total) et SNCF Réseau (6 %).
Le projet global total était estimé à 220 millions d’euros. Avec une première phase à 160 millions prévoyant principalement deux tronçons de doublement de la ligne entre Grésysur- Aix et Albens (8 kilomètres) et entre Rumilly et Marcellaz (5 à 7 kilomètres), ainsi que des aménagements de voie et de signalisation en gare d’Annecy et Aix-les-Bains.
Terminus Rumilly
Quatre ans plus tard, les études préliminaires sont réalisées, mais pas le moindre coup de pioche en vue : il reste encore au préalable les études d’avant-projet et les phases de concertation puis d’enquête publique, sans parler des acquisitions de foncier. Or toutes les parties prenantes n’ont pas encore donné leur feu vert pour le financement de cette suite. Selon nos informations, les collectivités locales ont délibéré sur le sujet, SNCF Réseau est prêt à suivre, mais c’est l’État (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions) qui jouerait les wagons à la traîne. Difficulté supplémentaire : à la lumière des études préliminaires, le coût global du projet a bondi à 310 millions d’euros…
Il y a tout juste un an, en janvier 2018, les partenaires ont donc révisé le contenu de la première phase : le doublement ne portera que sur le tronçon Rumilly-Marcellaz ; Aix- Albens étant renvoyé à plus tard, de même que les gros travaux en gare d’Aix. Les aménagements de gare concerneront alors surtout Annecy, mais aussi Rumilly, appelée à devenir « le terminus du Léman Express [ndlr : le RER régional au départ de Genève] côté Annecy, en lien avec le développement en cours des liaisons ferroviaires au sein de l’agglomération (Groisy-Rumilly) », insiste Jean-Luc Rigaut, président du Grand Annecy. Un comité de pilotage est prévu le 15 janvier en préfecture d’Annecy. « Nous espérons des annonces de l’État en matière de déblocage des financements, ne cache pas Jean-Luc Rigaut. Le ferroviaire et les déplacements du quotidien sont une priorité affichée par le gouvernement [ndlr : projet de Loi d’orientation des mobilités dévoilé en décembre]. Nous sommes en plein dans le créneau : il y a toutes les raisons d’être optimiste sur ce dossier. »
Du côté de la Savoie, le sujet suscite moins d’impatience. « Nous ne sommes pas moteur sur ce dossier principalement haut-savoyard, reconnaît Nathalie Schmitt, conseillère départementale d’Aix-Albens. Mais nous sommes en ligne avec les autres collectivités sur le phasage. Toutefois, il est difficile de dire comment cela va se passer au-delà de la première phase. »
Les départements quittent le convoi
D’autant plus difficile que la donne à changé : depuis début 2017 (loi NOTRe), les Départements ne sont plus compétents pour le ferroviaire qui est devenue une prérogative exclusive de la Région. Ils peuvent encore honorer les engagements pris avant (donc les 160 millions de la première phase), mais ne participeront pas à la suite des opérations.
Si le comité de pilotage de la semaine prochaine permet de débloquer les financements, la situation pourrait évoluer rapidement. Avec le lancement des études d’avant-projet sur 2019, l’enquête publique fin 2020 ou début 2021 et, après les appels d’offres, le début des travaux en 2022.
Par Éric Renevier
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