À Domancy (74), l’entreprise familiale, qui s’est construit une solide réputation dans la construction de chalets traditionnels en poteaux-poutres, est reprise par la quatrième génération. Elle affiche ses ambitions, investissements à la clé.
Dans la famille Grosset-Janin, au pied du mont Blanc, on crée des chalets en poteaux-poutres depuis 1950. À l’automne dernier, le charpentier constructeur a tourné une page de son histoire en cédant les rênes de la société à la quatrième génération. La transmission, initiée en 2019 pendant la covid, a été menée par Olivier Grosset-Janin, ex-directeur général, aux côtés de ses quatre frères. Les six repreneurs sont tous cousins, et coassociés à parts égales.
De nouveaux process de fabrication
Grosset-Janin, qui a construit et rénové plus de mille chalets depuis sa création, est présent principalement sur les Savoie. Tous ses chalets, sur mesure, sont dessinés par le bureau d’études (six personnes) et conçus dans ses ateliers, sur 3 000 m2, à Domancy.
« Nous prévoyons d’agrandir les ateliers, réunis bientôt sur un seul site (y compris celui dédié à l’agencement, actuellement à Passy), et les bureaux sur 650 m2 supplémentaires. L’ensemble du bâtiment, également réaménagé et rénové, sera livré en 2025 », annonce le nouveau président, Nicolas Perroux.
Le montant total de l’opération s’élève à 2 millions d’euros. Elle englobe aussi l’acquisition d’un gros centre d’usinage numérique dernière génération pour moderniser l’outil industriel.
« Ce centre nous permettra d’élargir nos gammes de menuiserie, dont le bois et l’alu, ainsi que les fenêtres à triple vitrage, mais surtout de gagner en rapidité d’exécution », détaille Jérémy Grosset-Janin, le directeur général.
Avec l’objectif affiché de répondre à d’autres appels d’offres plus importants et emblématiques, comme la création de petits collectifs en bois ou de chalets aux techniques novatrices. À l’instar de l’hôtel Blythe, à ossature bois, que l’entreprise construit aux Gets ou du chalet à venir à Megève, en collaboration avec un architecte international, pour un homme d’affaires anglais. « Un savoir-faire transmis de génération en génération que nous souhaitons valoriser », explique le dirigeant, rappelant aussi que l’entreprise a réalisé la maîtrise d’ouvrage et la structure bois du refuge des Cosmiques, à Chamonix.
Viser le marché des maisons
Et ce n’est pas tout. Grosset-Janin entend, à terme, se positionner sur le marché des maisons en plaine, en créant une collection de maisons contemporaines haut de gamme et durables. En bois toujours – essentiellement de l’épicéa et du sapin, des essences locales –, son cœur de métier. Et clé en main, à l’instar de 90 % des chalets qu’elle vend.
« Nous réalisons nous-même les agencements intérieurs et créons le mobilier sur mesure », ajoute Maxime Grosset-Janin, directeur commercial.
Pour ce type de réalisation, le constructeur vise un délai de livraison inférieur à six mois, grâce à la préfabrication des panneaux en atelier.
Par ailleurs, l’entreprise haut-savoyarde conforte son ancrage en montagne. À la tête de quatre agences commerciales à Chamonix, Megève, Les Gets et Bourg-Saint-Maurice, elle cible désormais le Grand Massif et les Aravis, où elle recense déjà quelques réalisations.
20 millions en 2025
Pour faire face à ses développements, Grosset-Janin renforce sa capacité de recherche foncière et dope ses effectifs. Après les avoir augmentés de 12 % en 2022, elle vise encore une dizaine d’embauches cette année.
Actuellement, la société, qui totalise une soixantaine de chantiers en cours (tous travaux confondus), enregistre un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros (80 % construction, 20 % rénovation), avec 68 collaborateurs. Son ambition est d’atteindre les 20 millions d’ici 2025.
Patricia Rey
Photo Une ©Daniel Durand
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