Considérée comme l’un des plus grands spots mondiaux de ski, la destination doit encore améliorer la qualité de ses services, activités et animations.
L’étude exclusive sur la clientèle française l’hiver en Savoie Mont Blanc, présentée le 3 décembre à Aix-les-Bains par Savoie Mont Blanc Tourisme, jette « un pavé dans la mare » en attirant l’attention sur les points forts (et il y en a : beauté des paysages, qualité des domaines skiables du troisième spot mondial de ski…) mais aussi sur les points faibles.
Sur la sellette, le prix élevé des séjours, pour 40 %. Avec un budget moyen autour de 1 741 euros toutes dépenses confondues (l’équivalent de 46 % du revenu d’un ménage), contre 1 300 euros pour les autres territoires, soit un écart de +15 %. La clientèle française, pour l’essentiel des familles, estime payer trop cher au regard de la qualité dispensée et en veut désormais pour son argent.
Exemples marquants, la restauration affiche une note de satisfaction d’à peine 7,4/10 : trop cher et une carte du jour peu diversifiée, se plaignent les touristes. Les écoles de ski, elles aussi, obtiennent 7,9/10. La clientèle réclame davantage d’animations hors ski et après-ski en extérieur et plus d’activités bienêtre. Résultat, si les clients sont globalement fidèles, peu recommandent la destination. Les chiffres l’attestent : +38 % au lieu de +44 % sur les autres territoires !
Autre enseignement, le voyage pour gagner les stations est pour beaucoup un parcours du combattant, et reste anxiogène. Ainsi, 82 % des vacanciers – pour la plupart en provenance d’Auvergne-Rhône- Alpes et d’Ile-de-France –, viennent en voiture, alors que 22 % ne sont pas équipés. De fait, ils sont un tiers à redouter les bouchons, les conditions météo et l’accessibilité aux stations. Et c’est sans compter, une fois encore, le « surcoût » du transport.
Plusieurs axes d’amélioration
Reste donc aux professionnels et opérateurs de la montagne à faire plus et mieux ! Selon Gilles Revial, de G2A Consulting, et Guy Baculard, société CoManaging, qui ont réalisé cette étude, des pistes d’amélioration existent pour fidéliser les clients et en attirer de nouveaux : capter les habitants de certaines grandes métropoles qui ne vont pas au ski (Strasbourg, Bordeaux, Toulouse…), séduire les jeunes via des actions mutualisées (les 18-25 ans sont sous-représentés, à l’inverse des 35-54 ans), viser une montagne « ecofriendly », développer une vraie offre bienêtre pour en faire un espace de ressourcement, davantage informer pour rassurer…
Et, pourquoi pas, mettre en place une démarche d’excellence, comme le suggère en guise de conclusion Claudie Blanc, directrice de Savoie Mont Blanc Tourisme, sur un marché où il ne faut pas confondre qualité et luxe.
Par Patricia Rey, avec Audrey Lebedeff
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