Après deux ans de fermeture, le bâtiment de Malraux scène nationale Chambéry savoie rouvre ses portes entièrement modernisé.

«Le monde de l’art n’est pas celui de l’immortalité, mais celui de la métamorphose », écrivait André Malraux dans Antimémoires. La scène nationale chambérienne qui porte son nom illustre à sa manière ces propos en rouvrant au public transformée. Après un peu plus de deux ans de travaux, la dernière maison de la culture à avoir été construite en France (en 1987) s’est muée en outil de dernière génération dédié au spectacle sous toutes ses formes.
Le chantier, d’un coût global de 10 millions d’euros hors taxes (cofinancé par la Ville, propriétaire des lieux ; Grand Chambéry agglomération ; le conseil général de la Savoie ; la Région et le ministère de la Culture), a principalement consisté à réadapter l’ensemble aux nouvelles technologies et normes. « Tous les vingt à trente ans, les scènes nationales doivent être remises à niveau », explique Xavier Fabre, l’architecte qui a mené le projet à bien.
« TOUS LES VINGT À TRENTE ANS, LES SCÈNES NATIONALES DOIVENT ÊTRE REMISES À NIVEAU. »
Xavier Fabre
La moitié de cette enveloppe a été consacrée aux équipements de scénographie, invisibles aux yeux du public, mais déterminants pour l’avenir de la scène nationale et pour le confort des trente-trois permanents et cinquante intermittents du spectacle qui y travaillent. La machinerie, ou “grill”, située au-dessus du plateau de la grande salle, a ainsi été complètement refaite, passant d’un système manuel à un système motorisé et relié à une machine à commande numérique. « C’est un progrès énorme qui permettra d’accueillir une gamme plus large de spectacles et de gagner du temps de préparation », poursuit-il.

Modularité
Les spectateurs apprécieront quant à eux les améliorations apportées à la grande salle, dont la capacité demeure identique, mais avec 945 fauteuils tout neufs. L’acoustique a été retravaillée de manière à « ce qu’on entende bien où que l’on se trouve ». La salle de répétition le reste, mais se mue en plus en une petite salle de spectacle de 90 places pour des petits formats. Au rez-de-chaussée, les deux halls d’exposition ont également été repensés et réaménagés, devenant plus chaleureux et, surtout, moins bruyants.
Enfin, Malraux se dote d’un équipement expérimental à l’échelle des scènes nationales. Un tiers-lieu culturel baptisé “La Base”, qui comprend plusieurs entités : un bar-restaurant, une petite scène, un studio de répétition et des bureaux pour les compagnies. Une expérience menée en association avec un collectif de trois compagnies du bassin chambérien et un restaurateur. Sur le principe de l’économie circulaire, les bénéficies du bar restaurant, qui sera ouvert à tous le midi et le soir, permettront de financer des projets artistiques.
La Base, qui ouvrira ses portes le 10 décembre, se veut surtout un lieu de vie et d’échanges convivial où chacun pourra apporter sa pierre à l’édifice culturel.

Par Sylvie Bollard
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