À l’initiative du SIEA, des panneaux d’entrée de ville marqueront le choix d’une trentaine de municipalités, de chauffer leurs bâtiments au biométhane.
Dans la dernière campagne de publicité de GRDF pour promouvoir le gaz vert, l’humoriste Jamel Debbouze réalise – après moult hésitations et tentatives drolatiques d’y échapper – un saut en base jump. Comme lui, une trentaine de communes de l’Ain viennent de faire le grand saut. Pas avec un parachute, mais avec des panneaux d’entrée de ville soulignant leur engagement en faveur du biométhane.
L’initiative en revient au Syndicat intercommunal d’énergie et de e-communication de l’Ain (SIEA), organisateur entre autres de la distribution publique de gaz dans le département. Celui-ci a proposé à ses collectivités adhérentes, en 2023, un contrat d’achat groupé qui a rencontré un réel engouement.
Quatre-vingts communes y ont finalement souscrit. Elles avaient le choix entre deux offres, l’une à 10 % de biométhane, l’autre à 20 %, option retenue par plus de la moitié d’entre elles.
Quelque 550 bâtiments publics ont ainsi été alimentés pour une consommation de 12 800 MWh en 2023, ce qui – par rapport au gaz fossile – correspond à 2 560 tonnes équivalent CO2 en moins, autant que l’évitement de 10 000 vols Paris-Nice. Alors, face à ce succès, le SIEA a décidé de déployer des panneaux d’entrée de ville pour valoriser, si elles en étaient d’accord, l’effort des collectivités.
« Le département, par sa vocation agricole, se prête bien à la production de gaz vert. Nous avons beaucoup de stations de méthanisation et de projets. Cela permet de pérenniser les exploitations, en leur apportant un revenu complémentaire », remarque Alexis Morand, vice-président du syndicat en charge de l’énergie.
Selon Guilhem Armanet, directeur régional de GRDF, la France compte 700 méthaniseurs qui injectent leur biogaz dans le réseau, constituant « le plus grand parc au monde ». L’Ain, lui, en dénombre sept. Un huitième doit entrer en activité prochainement, à Rignieux-le-Franc.
Et d’autres projets sont dans les tuyaux, qui laissent envisager une évolution des capacités de production de 70 Gwh actuellement à 150 Gwh dans les deux ans. « À ce jour, le biométhane représente 10 % du gaz consommé par le secteur résidentiel, dans l’Ain. Demain, ce sera 20 %. L’engagement de 80 communes en faveur de cette ressource est remarquable à l’échelon national. Le département montre la voie, salue-t-il. Le biométhane est une énergie des territoires, locale, sans laquelle il n’est pas de transition possible. Et c’est la seule énergie renouvelable en avance sur les objectifs du gouvernement. » Des renouvelables pour lesquelles le SIEA est pleinement engagé, notamment via la Sem Léa.
Sébastien Jacquart
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