Ils sont nombreux, en ce moment, les membres du nouveau gouvernement à faire leur apprentissage de la prise de parole et de sa répercussion dans les médias. Et si chacun souhaite y aller de son commentaire pour affirmer sa personnalité dans la course au leadership, tous ne connaissent pas la même fortune.
Premier à essuyer les plâtres, Vincent Peillon, le ministre de l’éducation s’était trouvé bien seul lorsqu’il avait fallu assumer le retour à l’école de 5 jours dès la rentrée prochaine. Dernièrement, ce fut au tour de Cécile Duflot de sentir le courant d’air froid de l’abandon sur sa nuque lors de sa prise de position en faveur de la légalisation du cannabis, en pleine campagne pour les législatives. Certains se sont déjà fait lyncher pour moins que ça !
A l’inverse, Sylvia Pinel, ministre déléguée à l’artisanat, au commerce et au tourisme, trouve le soutien de ses pairs en déclarant que le statut d’auto-entrepreneur « avait conduit à créer dans certains secteurs […], une concurrence déloyale avec les professionnels soumis à des règles sociales et fiscales et des normes différentes ». Elle ne prenait d’ailleurs pas trop de risques puisque François Hollande, alors en campagne, s’était déjà déclaré hostile à ce statut dont le système fiscal est effectivement prompt à créer des inégalités avec les autres professionnels.
De fait, afin d’encourager la création d’activités, l’auto-entrepreneur profite à la fois d’une franchise de TVA, d’une exonération de CET pendant trois ans, et de charges sociales adaptées. On comprend donc qu’une réforme de ce statut aurait au moins l’intérêt de trouver grâce auprès des artisans.
A l’inverse, jugé par d’autres comme indispensable à la volonté de croissance économique de la France, le statut d’auto-entrepreneur – qui a déjà favorisé la création d’un million de nouvelles structures – a également ses défenseurs acharnés.
Finalement, une solution pourrait mettre tout le monde d’accord : plutôt que de réformer le statut d’auto-entrepreneur, au risque de tuer la création d’entreprises, peut-être le nouveau gouvernement pourrait-il réfléchir à alléger aussi les autres régimes professionnels. On peut toujours rêver, non ?
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