L’industrie en mode reprise

par | 21 septembre 2021

Eco Savoie Mont Blanc est allé visiter Global Industrie (Lyon Eurexpo, 6-9 septembre), pour prendre le pouls de l‘industrie locale. Nous y avons rencontré des fournisseurs de matière, des développeurs de progiciels, des prestataires de services, des usineurs… retrouvez leurs témoignages.

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Trois pages dédiées à l’événement ont été publiées Eco Savoie Mont Blanc du 10 septembre 2021 et sont accessibles en version magazine ou dans notre liseuse en ligne. En complément, découvrez, ci-dessous, le point de vue de deux d’entre eux : Azlac (suivi de production ; Annecy ; ) et Optimistik (Chambéry ; analyse des données). Ainsi qu’un point d’étape sur le volet « industrie » du plan de Relance de l’Etat.

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Azlac bénéficie… du coup de frein sur les investissements !

Antoine Ostinelli a fondé Azlac (Annecy ; chiffre d’affaires non communiqué) en 1989 et s’est spécialisé dans les outils de suivi de production.

Son créneau ? Des interfaces sans chichi, fiables, simples à utiliser. Et peu onéreuses. « C’est sans doute ce qui nous a permis de plutôt bien passer la crise », explique le dirigeant.

« Les industriels ont profité de la crise pour réfléchir à leurs moyens de progresser et le suivi de production en est un, car avec l’industrie 4.0, l’intelligence artificielle et des objets connectés (IOT), le besoin en données est de plus en plus important, y compris au niveau de la production », poursuit Antoine Ostinelli. Toutefois, « dans un contexte de faible investissement, beaucoup de petites entreprises sont encore frileuses à l’idée d’une grosse dépense : nos solutions sont alors vues comme une porte d’entrée intéressante dans le domaine. »

Initialement très tournée vers le décolletage, Azlac s’adresse maintenant à toutes les PME régionales voire nationales « où les pièces défilent, que ce soit en production ou en conditionnement. » Pour concevoir et réaliser ses produits de A à Z, la TPE annécienne travaille en réseau avec des prestataires et fournisseurs essentiellement locaux et régionaux : cartes électroniques fabriquées en Maurienne, boitiers plastiques injectés dans l’Ain.

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Optimistik joue groupé et vise une croissance internationale

Spécialisée dans les logiciels de traitement des données de production, Optimistik (Chambéry ; une vingtaine de salariés ; chiffre d’affaires non communiqué), s’est présentée à Global Industrie sur un stand partagé avec une demi-douzaine d’autres TPE et PME, d’Isère, du Rhône et de la région parisienne, avec qui elle a déjà l’habitude de travailler.

Sous la bannière L’usine augmentée, le large espace réunissait ainsi différentes expertises métiers complémentaires : progiciels MES (gestion de production, gestion du contrôle), applications industrielles mobiles, visites virtuelles techniques, conseil en management et formation…

De quoi attirer davantage mais aussi renforcer la légitimité de la PME rompue à travailler pour des clients souvent beaucoup plus gros qu’elle et qui sont principalement actifs dans les domaines de la chimie, de la pharmacie, de l’agroalimentaire, de la métallurgie…

« En dehors du premier confinement, nos clients ont plutôt bien traversé la crise sanitaire : ils ont plus de problèmes de recrutement de main d’œuvre que de manque de commandes ! », sourit Mathieu Cura, cofondateur et codirigeant (avec Jean-François Hénon et Marouane Hassani). LE dirigeant est alors plutôt optimiste pour la suite, d’autant que «  la tendance à la transformation digitale est forte : il y a donc un gros potentiel. »

Ce potentiel existe en France, où Optimistik réalise pour l’heure l’immense majorité (90%) de son activité. Mais aussi à l’international, vu comme une vraie piste de développement, tant grâce aux implantations étrangères des clients français que via des partenaires, commerciaux et intégrateurs, dans les pays cibles, en Europe et en Asie.

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Le gouvernement profite du salon pour assurer le SAV du plan de Relance Industrie

Le salon Global Industrie (Lyon 6-9 septembre) a marqué un temps fort : c’était le premier grand événement professionnel dédié au secteur et organisé en « présentiel » depuis plus d’un an.

Avec près de 1 500 exposants et 30 000 visiteurs sur quatre jours, LE grand rendez-vous de la rentrée dédié à l’industrie a attiré les professionnels… mais pas que. Le Premier ministre Jean Castex a fait le déplacement en personne, pour y présider une session du Conseil national de l’industrie. Avec la secrétaire d’Etat à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, ils ont insisté sur la nécessaire relance de l’industrie française

L’industrie et ses 3,2 millions de salariés pour 13% du produit intérieur brut français, « est un levier essentiel de l’économie », a rappelé le Premier ministre, en n’oubliant pas de faire la promotion du Plan de Relance de l’Etat.

Sur les 100 milliards d’euros de ce plan (40% pris en charge par l’Union européenne), 35 Md€ sont dédiés à l’industrie, avec quatre axes d’intervention : moderniser, innover, (re)localiser, décarboner.

« Près de 2 000 entreprises bénéficient aujourd’hui du soutien financier de l‘Etat pour leurs investissements productifs et près de 9 000 ont bénéficié d’une aide pour leur digitalisation », a rappelé Jean Castex. Selon le gouvernement, 86% des bénéficiaires sont des TPE/PME, 10% des ETI et 4% des grands groupes.

Dans le détail, voilà le récapitulatif du déploiement du volet industrie du plan de Relance :

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Et d’un point de vue secteurs d’activité, le service communication de Matignon précise que les « intrants » (matières premières, énergie hors nucléaire ; 22% du total), l’automobile (18%), l’agroalimentaire (14%), l’aéronautique (12%) et la santé (9%) sont les premiers bénéficiaires des appels à projets (AAP) nationaux.

Tandis que agroalimentaire (18%), chimie (15%), systèmes énergétiques (12%), construction (11%) et mines et matériaux (9%) constituent le quinté de tête pour les AAP territoriaux et le volet industrie du futur. Précision : la classification n’est visiblement pas la même pour les AAP nationaux et territoriaux. Pour les nationaux, seuls 2% des projets sont rangés dans un intitulés « Autres » tandis que pour les AAP celui-ci regroupe 15% du total.

Au niveau local, Eco Savoie Mont Blanc a dressé un bilan à date du plan de Relance (640 M€ versés tous volets confondus) début septembre dans son numéro du 3 septembre 2021 (à lire dans la liseuse en ligne). Vous pouvez aussi retrouver l’article ICI.

Enfin, si vous voulez en savoir encore plus sur le volet industrie de ce plant de Relance, le gouvernement a même mis en ligne une carte des projets soutenus, à retrouver en cliquant sur ce lien.

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Texte et photos : Eric Renevier

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