Livre : Patrice Hainaut tombe le masque

par | 03 février 2022

A l’occasion de la sortie de son premier polar, Malmedy les masques et la mort, l’écrivain Saint-Jorien Patrice Hainaut dévoile sa personnalité malicieuse.

A l’entendre faire référence au mythe de Sisyphe et à la cohorte d’écrivains qu’il admire, on se demande comment et pourquoi Patrice Hainaut a épousé une carrière scientifique. « Je me pose encore la question moi-même », lâche-t-il un brin songeur. L’ingénieur économiste, qui a travaillé pendant quarante ans en Afrique Noire, est désormais bien décidé à explorer un autre continent : celui des mots. Et à soixante-dix ans, il publie cette semaine son troisième roman aux éditions Alter Real, un polar pur jus intitulé Malmedy, les masques et la mort.

Un thriller sans concession qui donne le ton dès les premières pages avec la découverte, dans cette ville belge méconnue, de corps féminins consciencieusement démembrés. C’est le début d’une enquête à rebondissements dont seul le lecteur attentif peut imaginer la fin avant de l’avoir lue. « J’ai mis des indices un peu partout au fil des chapitres, s’amuse le septuagénaire, mais on peut très bien passer à côté. »

Adepte du second degré et du double niveau de lecture, le Saint-Jorien a également truffé son récit de références littéraires ou picturales pour lui « donner du sel ». Les plus avertis décèleront les clins d’œil à Michel de Ghelderode, à Aragon ou à Jacques Chessex… Des auteurs que Patrice Hainaut a lu et relu. « Je dois avoir 4000 à 5000 titres dans ma bibliothèque, j’ai toujours beaucoup lu. Et je ne me lasse pas de certains textes comme Les Rois Maudits, de Maurice Druon, que j’ai dû lire au moins cinq fois ! » Venu sur le tard aux polars, il s’est nourri des ambiances de Michael Connely ou de Robert Ludlum. De cette culture du noir a alors subrepticement émergé une petite lumière, comme une envie de s’y mettre.

« Mon roman est aussi né de la volonté de réhabiliter la ville où je suis né, Malmedy. Dans Antechrista, Amélie Nothomb y domicilie le personnage qui représente le mal. Sans elle, mon livre n’aurait jamais vu le jour ! » Joueur jusqu’au bout, Patrice Hainaut fait même de l’écrivaine à succès un des personnages de son texte, dont on apprend au fil des pages pourquoi elle porte son fameux chapeau noir… « Je l’avais prévenue au préalable et lui ai envoyé mon livre une fois imprimé. Elle m’a assuré avoir beaucoup ri ! »

Thriller plus noir que noir au rythme haletant et à l’écriture soignée, Malmedy les masques et la mort arrive en effet souvent à faire sourire son lecteur. Pince-sans-rire, à l’image de son auteur qui avoue s’être beaucoup amusé à l’imaginer.

Patrice Hainaut a toujours rêvé d’écrire.

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