«Petits patrons». Voilà le sobriquet donné aux entrepreneurs des petites et moyennes entreprises par un journal quotidien, parisien et bien-pensant. Deux fois sur la même Une, ça fait beaucoup (trop). Certes, je comprends l’intérêt d’un terme qui n’est vraisemblablement pas le fruit du hasard. Cependant, n’aurait-on pas pu lui préférer celui d’entrepreneur ou simplement patron de PME ? (Je précise ici que le nom commun patron n’est pas un gros mot !) Pourquoi adjoindre ce mignon qualificatif quoiqu’un peu réducteur pour des dirigeants, peut-être pas «grands» patrons du CAC40, mais qui comptent ? Et là, «petit» réflexe de ma part. Ouverture du dictionnaire des synonymes. Comme ça, pour le fun. A la ligne «petit», on trouve d’autres adjectifs similaires et acceptés pour équivalents : chétif, modique, dérisoire, succinct, et j’en passe. Flatteur n’est-ce pas ! C’est certain, cracher, jeter de la sorte sur le papier ce genre de terme n’équivaut pas à une déclaration d’amour pour ces entrepreneurs, qui pourtant fondent la majorité du tissu économique de la France. On peut argumenter sur le terme. Très certainement, un «grand» journal quotidien sait de quoi il parle, prêche la bonne parole, distille au gré de ses pages ses leçons de morale. Vous me trouvez sans doute un peu incisive et vous avez raison. Mais je suis lasse des clivages typiquement français que l’on crée et que l’on entretient. Alors oui, notre pays est composé de centaines de milliers de «petits» patrons, en fait, 98% des entreprises. Ils essayent de faire battre un cœur économique pourvoyeur d’emplois et d’épanouissement. En écrivant ses lignes, je sais à quoi je m’expose : on me trouvera trop de gauche, trop de droite. Mais en fait, je considère que le monde politique actuel – et je parle des ténors de nos partis, des «grands» politiciens – n’a peut-être pas fait preuve d’autant de souplesse, de réactivité et d’ingéniosité que nos entrepreneurs. Nous sommes sortis du modèle classique que l’on connaissait en politique depuis une cinquantaine d’années. La politique nationale aujourd’hui tend vers un rythme différent et imprévisible. On n’a de cesse de nous rabâcher que l’on comprend l’inquiétude et la colère qui cristallisent aujourd’hui nombre de débats. Est-ce vraiment le cas ? Il est permis d’en douter tant les préoccupations de terrain semblent malheureusement passées au second plan face à des querelles d’ego surdimensionnés. De l’économe François Fillon au virulent Manuel Valls, en passant par la très discrète Sylvia Pinel à celle qui l’est beaucoup moins, Marine Le Pen… Parfois, leur programme, c’est Fantasia ! Benoît Hamon par exemple, est persuadé que la révolution numérique induit une raréfaction du travail et prône ainsi un revenu minimum universel. Idée intéressante, sur le papier. Sauf lorsque le Conseil d’orientation pour l’emploi se penche sur sa copie, découvre et met en lumière que la robotisation montrée du doigt doit conduire à faire évoluer nombre de poste, et en créer d’autres… Et oui, tout n’est pas binaire. Prenez l’exemple presque caricatural de Donald Trump VS François Hollande. Le premier est passé maître dans l’art de la communication et de la manipulation tous azimuts. Le second est fondamentalement privé de prises avec la réalité et de charisme. C’est aussi ça, les «grands» de la politique. Ne faisons pas preuve d’une colossale étroitesse d’esprit !
Le CJD réfléchit à l’entreprise de demain avec l’économiste Pierre Sabatier
Le Centre des jeunes dirigeants (CJD) a organisé, jeudi 25 mai, à La Roche-sur-Foron, une conférence animée par Pierre Sabatier sur l’avenir des territoires et des entreprises de la région. La section Mont-Blanc du Centre des jeunes dirigeants (CJD) a...
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