Sécheresse : les canalisateurs ont un tuyau pour économiser l’eau

par | 16 septembre 2022

Les Canalisateurs du Sud-Est alertent les élus sur l’urgence de préserver l’eau. Et plaident pour la nécessité d’investir dans l’entretien et la réparation des réseaux.

117,7 milliards : c’est le nombre de litres d’eau potable perdus chaque année en Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), où le taux de fuite des canalisations se situe à 21 %. Dans l’Ain, ce taux de perte du réseau d’eau s’établit à 24 %, tout comme en Haute-Savoie et il grimpe à 28 % en Savoie. Certes la question n’est pas nouvelle. On chiffre à 1 milliard de mètres cubes (soit 1 000 milliards de litres) le volume d’eau potable ainsi “gaspillé” chaque année en France, soit un taux de perte national autour de 20 %.

Cependant, dans le contexte de sécheresse et de stress hydrique sans précédent observé ces dernières semaines, avec les inévitables conflits d’usage que cette situation a généré, cette question prend une teneur particulière. « Il y a là une source d’eau à portée de main qui pourrait être mise à profit si les réseaux étaient mieux entretenus » : c’est en substance le message phare délivré par les Canalisateurs du Sud-Est (CSSE) lors de leur conférence de presse de rentrée, à Lyon, jeudi 8 septembre, sur le thème “L’eau, notre urgence ! ”.

Syndicat de spécialités rattaché aux deux fédérations régionales des travaux publics (Paca et Rhône-Alpes), CSSE rassemble 124 entreprises, dont 84 en Auvergne Rhône-Alpes et 40 en Provence- Alpes-Côte d’Azur-Corse. 90 % d’entre elles ont moins de 250 salariés. Ces entreprises sont spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation et de gaz. En Rhône-Alpes et Paca, l’activité “adduction d’eau-assainissement” représente un chiffre d’affaires de 1,328 milliard d’euros en 2020, pour près de 12 800 salariés.

117,7 milliards : c’est le nombre de litres d’eau potable perdus chaque année en Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), où le taux de fuite des canalisations se situe à 21 %. Dans l’Ain, ce taux de perte du réseau d’eau s’établit à 24 %, tout comme en Haute-Savoie et il grimpe à 28 % en Savoie.

Gestion durable

« Depuis plus de 20 ans, les Canalisateurs du Sud-Est interpellent et agissent pour une gestion durable de l’eau et la mobilisation des entreprises, des collectivités locales et du grand public », a rappelé Michel Réguillon, leur président, accompagné des deux délégués régionaux Stéphane Graupner pour Aura et Yves Bourdais pour Paca-Corse. « Nous alertons depuis longtemps sur la nécessité de renouveler les réseaux vieillissants pour en améliorer le rendement. Nous sommes parfois entendus, parfois pas du tout », a poursuivi le président se réjouissant que cette question ait récemment été « portée sur le devant de la scène par le ministre de la Transition écologique en personne, Christophe Béchu. »

Pour les canalisateurs, c’est limpide : il ne suffit pas de détecter les fuites, il faut ensuite les réparer. « Bien sûr, ces travaux demandent des investissements de la part des collectivités. Le plan de rebond de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse après la crise Covid a été d’un grand soutien. Nous espérons que le 12e plan de l’Agence sera à la hauteur des enjeux (le 11e se termine en 2024) » ont poursuivi les canalisateurs, saluant « la prise de conscience de nombreuses collectivités qui s’engagent sur des plans pluriannuels ou des schémas directeurs permettant une vision plus globale et à plus long terme de la gestion de l’eau ».

Yves Bourdais, délégué régional Paca-Corse des Canalisateurs du Sud-Est, Michel Réguillon, président (au centre) et Stéphane Graupner, délégué régional Rhône-Alpes.

Des initiatives, couplées aux travaux récurrents, permettant aujourd’hui aux entreprises de canalisations d’avoir un carnet de commandes fourni. Les Canalisateurs du Sud-Est ont également dévoilé les enjeux qui seront abordés lors de la 20e Rencontre régionale de l’eau et de l’assainissement (le 7 octobre à Fort Barraux, en Isère). Le rendez-vous s’articulera autour de deux tables rondes, sur la gestion du patrimoine pour un meilleur rendement des réseaux et sur l’eau potable comme source d’énergie.

Enfin, les canalisateurs ont présenté le nouveau livret de la profession “L’eau en 5 questions”, un outil pédagogique qui sera adressé à l’ensemble des collectivités locales du territoire, afin de les sensibiliser à la gestion de l’eau et rappeler « le rôle majeur que jouent les canalisateurs dans la préservation de cet or bleu ».


Nadia Lemaire
Crédit photo à la une : DepositPhotos


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