Transition énergétique : La Clusaz et Aime-La-Plagne, stations pilotes

par | 22 décembre 2020

Le Crédit Agricole des Savoie et la Banque des Territoires ont signé le 8 décembre une convention de partenariat avec deux stations pilotes – La Clusaz et Aime-La-Plagne – pour préparer le futur de l’industrie touristique de montagne. 

« Cette convention est le fruit d’une réflexion à long terme dans un contexte très particulier marqué par beaucoup d’incertitudes, avec la nécessité de se projeter dans l’avenir, de travailler ensemble avec les collectivités », ont déclaré en préambule Laurent Bennet, directeur général du Crédit Agricole des Savoie et Philippe Lambert, directeur régional de la Banque des territoires (groupe Caisse des Dépôts). Elle a pour ambition d’inventer le tourisme de montagne de demain. « Si elle débute avec quatre partenaires, elle devrait se poursuivre avec beaucoup d’autres à l’avenir », espère Laurent Bennet.

« L’idée, dans ce trou d’air, est de poursuivre de manière territoriale les investissements en fonds propres, en prêts et en ingénierie pour travailler ensemble aux côtés des élus. En clair, réfléchir aux investissements dont aura besoin en amont le territoire montagnard des Savoie dans les prochaines années pour travailler à un tourisme plus durable, plus quatre saisons, plus numérique aussi », poursuit Pierre Lambert.

Trois axes prioritaires : écomobilité, immobilier, station durable & intelligente

Par le biais de cette convention, le Crédit Agricole des Savoie et la Banque des Territoires s’engagent à accompagner La Clusaz et Aime-La-Plagne sur trois axes prioritaires : l’écomobilité, l’immobilier raisonnable et raisonné et la station durable & intelligente. Pour l’heure, aucun montant n’a été dévoilé. « Le financement n’est pas le problème, il fallait avoir des projets », commente Laurent Bennet. Des sujets ô combien stratégiques pour La Clusaz et à Aime-La-Plagne, stations au demeurant très complémentaires, qui ont chacune engagé des actions, plus ou moins avancées, dans ce sens. Et que cette convention, d’une durée de trois ans, devrait permettre d’accélérer.

« Dans ces temps compliqués dûs à la crise sanitaire, il est important de travailler ensemble sur des projets globaux, de porter une réflexion sur notre station, sur la manière dont on souhaite qu’elle évolue », se réjouit Corine Maironi-Gonthier, maire d’Aime-La-Plagne, qui ne cache pas son ambition de faire de sa station une destination quatre saisons. « D’autant que la saison estivale a été très encourageante », ajoute l’édile. Pour son homologue de La Clusaz, Didier Thévenet, « travailler avec le Crédit Agricole des Savoie et la Banque des Territoires, acteurs institutionnels de proximité, peut nous aider à relever les défis de la mobilité, de l’habitat qui doit s’adapter aux attentes de la nouvelle clientèle, du changement climatique… »

Des enjeux stratégiques

De part et d’autre, les projets importants sont pléthores. Du côté d’Aime-La-Plagne, figure en bonne place l’ascenseur valléen qui reliera la station savoyarde et Plagne Centre à cinq ans « pour que les vacanciers et ceux qui y travaillent puissent profiter de tous les équipements de la vallée. Avec une liaison téléportée, c’est plus facile que de parcourir les 18 km en lacets », souligne Corine Maironi-Gonthier. Autre projet, encore plus titanesque, la construction d’une nouvelle station de ski qui engloberait le (célèbre) Paquebot des Neiges conçu par Michel Bezançon, les bâtiments situés en-dessous et de nouveaux qui apporteraient plus de services et des accueils, à commencer par cinq hôtels (qui font actuellement défaut) et des résidences de tourisme mais aussi un centre aqualudique, des logements, des commerces insolites traversés par une piste de ski animée construit pour partie sur un parking. Avec l’objectif affiché de redonner un coeur de station et une harmonie au site. Dernier gros chantier, le déploiement de la plateforme connectée, lancée en septembre 2019, qui agrègerait in fine tous les acteurs de la station (hébergements, activités, transports) pour faciliter leur mise en marché. En clair, tendre vers un vrai maillage digital de toute l’offre.
À La Clusaz, les enjeux, s’ils portent sur les mêmes sujets, sont tout autres. La station des Aravis aussi réfléchit à un ascenseur valléen pour relier Thônes à La Clusaz « quand on recense 15 000 à 20 000 passages/jour en période d’affluence, pesant pour deux-tiers des émissions de gaz à effets de serre », relève son maire Didier Thévenet, rappelant que la clientèle est à 50 % une clientèle excursionniste (comprendre à la journée) en provenance de trois bassins de vie (Annecy, Léman et Lyon). S’y ajouteraient également des navettes propres pour réduire et améliorer les flux intra-station. S’agissant de l’hébergement, La Clusaz prévoit la création d’une foncière – « pourquoi pas avec le soutien de la Compagnie des Alpes et du Crédit Agricole des Savoie », pointe le maire – pour réchauffer les lits froids, rénover certains hôtels et réhabiliter en partie le centre du village pour apporter plus de logements et de services « tout en conservant son âme, celle d’un village plusieurs fois centenaires », spécifie l’élu. Pour finir, elle entend développer le fond de décarbonation, créé par les remontées mécaniques, qui émettent huit tonnes de CO2 par an pour, entre autres, investir dans des véhicules ou des dameuses propres.

Selon les deux banques signataires, les moyens mis en oeuvre se feront à plusieurs niveaux : l’ingénierie avec la mise à contribution d’équipes dédiées des deux acteurs financiers, et le financement ensuite, en mobilisant des moyens en fonds propres et en emprunts.

Photo à la Une : En partant de la gauche, Laurent Bennet, dg CADS, Didier Thevenet, maire de La Clusaz, Joëlle Maironi-Gonthier, maire d’Aime-La-Plagne et Philippe Lambert, directeur régional de la Banque des Territoires – DR

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Par Patricia Rey

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1 Commentaire

  1. Grandjonc

    L’architecte n’est pas Le Corbusier mais Michel Bezançon.

    Réponse

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