Jeudi avait lieu la rentrée solennelle de l’Université Savoie Mont Blanc. A la veille de la signature du contrat de plan Etat-Région 2021-2027, l’inquiétude pointe.
« Après les déconvenues des plans de relance et de résilience, et l’absence de plan campus, nous attendons le contrat de plan Etat-Région avec espoir, fébrilité et appréhension. » C’est par ces mots que Philippe Galez, président de l’Université Savoie Mont Blanc, clôturait son discours de rentrée jeudi. Le contrat de plan Etat-Région (CPER), qui fait actuellement l’objet de négociations entre la Région et les collectivités et qui doit être voté en octobre, était d’ailleurs sur les lèvres de tous les élus présents.
« La place de l’enseignement supérieur est en jeu en Savoie Mont Blanc, détaillait le président. Il en va aussi de l’accompagnement de l’Université dans ses projets et des moyens dont elle disposera pour la sobriété énergétique. » La crainte principale étant que les enveloppes allouées par la Région ne soient pas à la hauteur des attentes de l’USMB.
Hervé Gaymard, président du Conseil Savoie Mont-Blanc et du Département de la Savoie et Dominique Puthod, conseiller auprès du président du Département de la Haute-Savoie, l’assuraient du soutien de leurs institutions. « Nous paierons 50 % des investissements qui seront réalisés », déclarait le premier. « Le Département sera au rendez-vous pour les projets prioritaires de l’université qu’ils soient inscrits ou non au CPER », assénait le second.
Dans ce contexte incertain, l’USMB doit aussi contribuer à l’effort national d’économies d’énergie. Un plan de sobriété est en cours d’élaboration, mais la note sera de toute façon salée. « Pour 2022, nous évaluons le surcoût énergétique à 900 000 euros alors qu’on partait de 1,4 million », lâche Philippe Galez.
Si « toutes les économies, si petites soient-elles » seront prises en compte, le président observe avec intérêt l’initiative de l’université de Strasbourg qui souhaite fermer ses locaux deux semaines de plus cet hiver. « Pour l’heure, dit-il, ce n’est pas envisagé du tout chez nous. Mais on ne sait pas comment la situation va évoluer et pour ma part, je pense que la coupure estivale est longue et les hivernales peut-être trop courtes. »
Au chapitre des grands projets structurants, l’USMB a obtenu en juillet la labellisation, par l’Agence nationale de la recherche (ANR), de l’USMB Shine (Strategy for higher impact on ecosystem and society). Un projet qui vise à renforcer son impact sur les territoires et la société autour de trois axes : interactions hommes-environnement, services et industries du futur, patrimoine culturel et sociétés en mutation. Un financement de 8,7 millions d’euros sur sept ans lui a été alloué.
Enfin, le recteur Gabriele Fioni appelait à ouvrir davantage les portes de l’institution : « Essayons d’ouvrir de plus en plus nos laboratoires pour faire comprendre les fondements de la recherche scientifique. C’est l’un des enseignements de la crise sanitaire. Nous sommes en train de revenir à l’obscurantisme du Moyen Âge… »
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EN CHIFFRES
Effectifs étudiants : 12 616 (au 27 septembre), dont 11 028 en formation initiale et 1 243 en formation en alternance.
Prévision d’effectifs en janvier 2023 : 15 300.
Effectif par niveau de diplôme : 2 238 en DUT/BUT, 6 105 en licence, 699 en licence professionnelle, 2 054 en master, 1 015 en diplôme d’ingénieur.
Effectif étudiant par site : 3 961 au Bourget-du-Lac, 4 654 à Jacob-Bellecombette, 3 977 à Annecy.
Effectifs enseignants : 630.
Budget : 130 millions d’euros (soit + 1 à 2 % grâce à la dotation de l’Etat).
Classements : 1ere française pour les mobilités sortantes Erasmus ; 1ère française pour l’expérience internationale des diplômés ; 1ère française pour l’impact à 2 ans des publications scientifiques ; 48e au monde pour la proportion de publications comprenant des co-auteurs internationaux, 130e au monde pour la proportion d’articles figurant parmi les 1% les plus cités.
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