On s’est déjà beaucoup gaussé du nouveau gouvernement. En effet, si une vraie différence s’impose entre Manuel Valls et Jean-Marc Ayrault, tant en termes de style, de tempérament, que de politique, le reste de l’équipe ne reflète aucune volonté réelle de changement. Ainsi nombre de ministres étaient déjà présents dans l’ancienne mouture, et certains n’ont même pas changé de bureau, à l’instar de Laurent Fabius, Christiane Taubira, Marisol Touraine, Jean-Yves le Drian, Arnaud Montebourg, Najat Vallaud-Belkacem, et j’en passe…..
Quant aux nouveaux venus, ils se nomment notamment Ségolène Royal, ex-compagne du président dont les réactions pourraient provoquer quelques remous au sein du gouvernement, ou encore Harlem Désir qui se voit sans doute récompensé de n’avoir pas su gérer son Parti et dont l’Autorité était déjà largement contestée au sein même de ce dernier (sic). On comprend pourquoi un récent sondage BVA fait apparaître que 69% des Français n’attendent aucun changement de ce remaniement ministériel !
Mais au-delà des anecdotes, cette formation est avant tout symptomatique de notre politique. Toutes tendances confondues, les gouvernements se suivent et se ressemblent, assemblages de personnalités souvent formées sur les bancs des mêmes écoles, et partageant la même vision passéiste de la gestion de l’État. La promotion Voltaire de l’ENA ne regroupait-elle pas, entre autres, François Hollande, Ségolène Royal, Michel Sapin et Jean-Pierre Jouyet, récemment nommé secrétaire général de l’Élysée ?
A force de copinage et de cooptation entre personnalités politiques et haut fonctionnaires, la France se sclérose et s’enfonce dans la crise, incapable d’imaginer des solutions innovantes pour rebondir.
Où sont les représentants de la société civile ? Et plus encore, où sont les entrepreneurs ? Seule une petite minorité de nos ministres ont un jour occupé des fonctions stratégiques en entreprises, et tous semblent avoir oublié depuis les contraintes liées à la volonté d’entreprendre.
La nécessité de réformes évoquée successivement par Manuel Valls et François Hollande devra impérativement prendre sa source dans les besoins exprimés par les entreprises. Elle devra aussi afficher une volonté de changement plus prégnante que la composition de ce nouveau gouvernement.
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