À Chambéry, les trois ZAC du centre nord : Grand Verger, Vetrotex et La Cassine forment un “triangle d’or” en pleine mutation. Sur la friche industrielle Vetrotex, plus de 800 logements sortent de terre…
Le périmètre des trois Zac (zones d’aménagement concerté) Grand Verger, Vetrotex et La Cassine (reliée aux deux autres par une passerelle sur la Leysse et un passage souterrain sous les voies ferrées) étoffe la géographie chambérienne.
« Avec la loi Zan (zéro artificialisation nette), il ne s’agit plus de construire en tache d’huile sur l’extérieur de la ville mais bien de contenir le bâti sur l’emprise urbaine existante, notamment sur ces trois Zac mitoyennes », explique Daniel Bouchet, architecte de profession et adjoint au maire de Chambéry chargé de l’urbanisme.
800 logements sur Vetrotex
Parmi ces Zac, celle de Vetrotex connaît une rapide et radicale transformation. L’ancien site industriel de fabrication du « verre textile », à l’abandon depuis 2005, prend des allures d’écoquartier résidentiel avec ses commerces, ses services, sa nature recomposée et ses espaces de loisirs, à la confluence entre la Leysse et l’Hyères.
Vetrotex est gérée par la SPL Chambéry 2040 (3 salariés ; 3,6 M€ de chiffre d’affaires en 2022), une société publique locale créée en 2018, et portée par deux actionnaires : la Ville de Chambéry, majoritaire avec 55 % des parts, et Chambéry Grand Lac Économie. Présidée par le maire de Chambéry, Thierry Repentin, elle s’acquitte progressivement de l’aménagement des espaces publics de la Zac, dont la maîtrise d’ouvrage a été attribuée à l’agence d’architecture AAUPC (Paris).
40 M€ d’aménagements publics
La Zac Vetrotex, dont la livraison est prévue pour 2033, s’étend sur 7,9 hectares. La première approche financière évaluait à 29 M€ le montant de l’opération. Aujourd’hui, les investissements sont plus proches des 40 M€ : 14,5 M€ d’acquisitions foncières (aménagées et revendues aux promoteurs) ; 15,6 M€ de travaux de requalification (démolitions et dépollution) et d’aménagement des espaces publics, parcs et voiries du nouvel écoquartier, et enfin 10 M€ de prestations intellectuelles et de travaux complémentaires.
Sur les 800 logements prévus, près de 500 sont en cours de réalisation ou déjà livrés. Imaprim (55 M€ de CA en 2022 ; 25 salariés) inaugure bientôt son programme baptisé Écho, où le promoteur savoyard installe son siège : 36 appartements seront livrés au premier semestre 2024, dont quatre logements à prix maîtrisés, pour un montant total de 11,7 M€. Restent à commercialiser un appartement en toit terrasse et 250 m² de bureaux divisibles.
L’immeuble Le Pixel, de Villes et villages Créations, en Isère (environ 20 salariés ; 3,3 M€ de CA en 2023), propose 79 logements (livraison au 2e semestre 2024).
De son côté, Saint-Agne Immobilier (4,1 M€ de CA en 2022 ; siège à Toulouse) réalise la résidence Les Sheds C (82 logements prévus pour le 2e trimestre 2025).
La CAN, promoteur majoritaire
La CAN (Compagnie d’architecture nouvelle : 10 salariés ; 1,8 M€ de CA en 2022) démarre les travaux des trois tours Ernestine, Françoise, Gabrielle, avec une remise des clés prévue fin 2025 pour ces 120 logements.
Par ailleurs, les bailleurs Cristal Habitat (90 salariés ; 64,3 M€ de CA en 2022) et Savoisienne Habitat (33,3 M€ de CA en 2022) s’unissent pour construire Le Silicium, deux immeubles proposant 111 logements (livrés en 2027) en accession libre, dont certains pourront être commercialisés à la faveur d’une mixité sociale.
Deux programmes sont actuellement clos. Les 61 logements de la CAN sur l’opération Les Ateliers 130, ont été livrés en 2020-2021 (5,1 M€ de coût de réalisation). La résidence senior Les Girandières (groupe Réside Études : 486 M€ de CA consolidé en 2019, dont 79,8 M€ pour la branche “seniors” ; 2 600 salariés) a ouvert ses portes en 2021 et compte 112 logements.
Enfin, Edelis Immobilier (siège à Rungis : plus de 100 salariés ; 26,7 M€ de CA en 2022), promoteur du bâtiment Le Verney, livré fin 2023 rue Ronde (63 appartements pour un montant des travaux de 4,3 M€), a réservé trois lots confiés à trois architectes différents.
À cette offre d’habitat, s’ajoutent 3 700 m² de commerces (9 cellules) et services, dont deux équipements sportifs, une crèche de 37 berceaux et un local associatif.
Fiscalité des entreprises en hausse
« Il n’y avait aucun logement social sur ce programme, ni sur les 400 logements prévus à La Cassine. Notre municipalité a considéré qu’il fallait rétablir un ratio de 10 %, bien que Chambéry ne soit pas en carence, car le taux s’effondre si on ne l’entretient pas », précise Daniel Bouchet, dont l’attention se tourne déjà vers la suite de la transformation du triangle nord de Chambéry : « Des interstices entre les Zac n’ont pas été étudiés. Nous avons donc lancé une étude d’urbanisme pour définir un projet global sur l’ensemble du périmètre. »
À l’ordre du jour, notamment : l’extraction du centre Synchrobus géré par Grand Chambéry. Dans ce but, la collectivité a voté, non sans débat, le 28 mars, l’augmentation de 1,75 % à 2 % du versement “mobilité” acquitté par les entreprises de plus de onze salariés, en prévision de l’acquisition d’un terrain sur la zone industrielle de l’Érier, à Bissy.
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