Ah, le petit bugey…

par | 23 septembre 2010

La récolte 2010 a commencé dans le Bugey. Et elle s’annonce sous les meilleurs auspices «avec des nuits très fraîches qui favorisent l’expression aromatique du raisin et des journées ensoleillées qui permettent d’acquérir de bonnes concentrations en sucres», décrit Eric Angelot, président du syndicat des vins du Bugey. Assurément, ce millésime, le deuxième depuis l’obtention de l’AOC sera très bon. Le précédent était exceptionnel. Mais, c’est cette année que toutes les procédures d’autocontrôle, d’enregistrement, de traçabilité, etc. seront suivies à la lettre pour la première fois. «Il nous restera encore une année pour peaufiner les détails, régler les cas particuliers…»

Pour faire un Bugey blanc, désormais, le chardonnay doit représenter au moins 70%. Aligoté, mondeuse blanche et pinot-gris ne peuvent plus être utilisés en cépage unique. La roussette du Bugey, elle, fait l’objet d’une appellation à part. Quant au rouge, il sera constitué de gamays, pinots-noirs et mondeuses. «L’objectif de l’INAO est de typer des vins du Bugey», explique Eric Angelot. Et celui-ci de les décrire comme «des vins fruités et aromatiques». «Ces arômes ne sont pas développés au cours du vieillissement, mais à partir du fruit, détaille-t-il. Nous conseillons d’ailleurs de consommer les bugeys dans les deux ou trois ans, même si certains millésimes, comme 2005, ont une garde qui nous surprend.»
Reste que cette région viticole est caractérisée par une variété de produits. Le cerdon, peu alcoolisé, pétillant, avec des goûts de fruits rouges très développés compte parmi les rares vins de dessert. Les montagnieux et bugeys bruts se distinguent de la plupart des vins effervescents par leur moindre acidité et leur plus grande souplesse. «C’est un créneau très porteur car les gens, aujourd’hui, ne veulent plus de vins compliqués à boire, note le président du syndicat. Quant aux rouges, ils sont encore une fois peu concentrés, gouleyants, fruités et à consommer dans les deux ou trois ans. Cela aussi correspond à une tendance. Les gens ont tendance à moins stocker le vin.»

En tout cas, à la Cave du Grumeur, à Bourg-en-Bresse, on estime que le public a réservé un excellent accueil à la nouvelle AOC. Robert Gallet met ce succès sur le compte d’un important effort mené ces cinq dernières années par les producteurs, sur la qualité, la typicité et l’originalité, ainsi que sur les nombreuses actions de promotions qu’ils ont conduites. Des actions auxquelles il a lui-même participé, en tant que président des sommeliers de la région Savoie-Bugey, pour faire connaître ces produits à ses confrères. «Un vin, ce n’est pas qu’un terroir et un raisin. C’est aussi le travail des hommes», conclut-il.

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