La maison de santé Claude-Léger, à Albertville, construite en 1975, fermera ses portes en 2027, remplacée par un Ehpad de dernière génération, installé aux abords du centre hospitalier Albertville-Moûtiers.
Le futur établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) d’Albertville sera implanté sur un terrain de 7 800 m2, propriété du centre hospitalier Albertville-Moûtiers (Cham). Disposé en H, le complexe immobilier envisagé par Chabanne Architecte, emprunte ses codes esthétiques et ses commodités au secteur hôtelier.

Mutualisations logistiques
Les chambres de 20 m², dotées d’une salle de bains individuelle, offrent la priorité au confort résidentiel et domestique sur l’austérité médicale : les équipements techniques – tels que les rails des lève-personnes et les dispositifs de soin – sont discrètement intégrés dans le mobilier. « Ni les chambres, ni les aménagements ne rappellent l’environnement hospitalier », se félicite le directeur général du Cham, Florent Chambaz.
L’établissement sera raccordé à l’hôpital par une voirie interne rejoignant la cour logistique actuelle. Une galerie piétonne couverte abritera les déambulations du personnel et des résidents.
L’eau froide, l’eau glacée, l’oxygène, l’électricité et le chauffage seront raccordés directement à l’hôpital. L’Ehpad bénéficiera aussi du réseau de chaleur urbain de la ville, alimenté à 98 % en énergies renouvelables. La mutualisation des équipements aura permis de réduire de manière drastique les surfaces dédiées aux locaux techniques.
3000 m2 de verdure
L’ensemble architectural se décline en quatre ailes montées en R+2, articulées autour d’un “cœur de village”. La version moderne de l’Ehpad Claude-Léger s’intégrera dans un îlot de verdure de 3 000 m². Les espaces verts ne comptent pas moins de cinq jardins et plusieurs terrasses à ciel ouvert…
Le constructeur Léon Grosse (890 M€ de CA en 2024 ; 2 770 collaborateurs dans 64 agences et filiales), dont le siège social se trouve à Aix-les-Bains, est mandataire du groupement d’entreprises lauréat. Le projet regroupe les enseignes Chabanne Architecte ; Ingérop (69), bureau en charge des études thermiques, fluides, électricité et économie de la construction ; Agi2D (75) pour le volet environnemental ; Betrec (38) pour la structure ; Peutz (75) pour l’acoustique et Beteg (97) pour la coordination SSI.
Léa Hébert, cheffe de projet pour Léon Grosse retrace ainsi : « Nous avons respecté le choix volontariste du maître d’ouvrage de se positionner sur un référentiel mieux disant : E+ C- [énergie positive et réduction carbone, NDLR], qui a pour but d’anticiper la future réglementation environnementale. » Pour ce faire, l’utilisation de matériaux biosourcés, de béton “bas carbone” et de bois ont été privilégiés.

Un million d’euros de surcoût
Quant à se prémunir contre l’aléa torrentiel qui menace cette section cadastrale, l’Ehpad fera office de zone tampon : un bassin de rétention de 6 000 m3, en sous-sol, permettra de contenir les eaux du Rebotton et du Nant Pottier en cas de débordement. Le surcoût de ces précautions, comprenant des fondations spéciales et un merlon de protection, se monte à 1 M€, sur un budget global de 29 M€ TTC (Cham : 21 M€ ; ARS : 4 M€ ; Département 73 : 4 M€).
Le permis de construire ayant été déposé en mai, les travaux débuteront en janvier 2026 pour dix-huit mois de chantier. En juin 2027, 121 professionnels et 120 résidents s’installeront dans le nouvel Ehpad d’Albertville. Le tarif hébergement passera de 67,75 €/jour actuellement à 85 €/jour (aide sociale non déduite). Quant à la maison de santé Claude-Léger, une seconde vie l’attend : elle sera restructurée en résidence étudiante gérée par le bailleur social Sem 4V, qui s’est porté acquéreur pour un montant de 2,5 M€.

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