Alors que les petits producteurs locaux tentent de se frayer une place au sein des circuits de grande distribution, les initiatives visant à mettre en valeur les productions locales fleurissent, y compris en Isère, avec la création du label IsHere.
Depuis 2018, le Département de l’Isère s’est tourné vers une question qui habite les petits producteurs : comment mettre en valeur les produits et le savoir-faire isérois ? Pour y répondre, la collectivité a décidé de créer son propre label, afin de mettre en lumière des produits alimentaires locaux. Un coup de pouce bienvenu pour les producteurs isérois, concurrence par d’autres produits n’offrant pas toujours les mêmes origines ni procédés de fabrication. « Ce label, qui peut être demandé gratuitement, a été créé par plusieurs partenaires (Département, Métro, Chambre d’agriculture, intercommunalités du Voironnais et du Grésivaudan) afin que les agriculteurs puissent vivre de leur profession », résume Robert Duranton, maire de Roussillon et 13ème vice-président en charge l’agriculture au département de l’Isère. Des critères, regroupant la qualité et l’origine de la production, ainsi qu’une rémunération décente pour les producteurs, ont été instaurés. L’ensemble des produits est ensuite soumis à un comité d’agrément, composé d’agriculteurs, artisans, de commerçants, et d’associations de consommateurs. « Connaître la provenance et la qualité d’un produit est devenu un élément utile aux consommateurs. Car avec des traités de libre échange comme le Ceta*, on risque d’avoir des produits provenant de l’étranger, sans qu’ils n’aient à répondre aux mêmes contraintes que les produits français », ajoute Robert Duranton.
Objectif : doubler le nombre de produits labellisés
Fin 2019, près de 800 produits provenant d’une centaine de producteurs isérois ont ainsi pu être labellisés. Et le Département compte à nouveau doubler ce chiffre d’ici l’an prochain, avec un objectif : « Que les producteurs puissent se faire connaître des grandes surfaces et passer des accords avec eux». Pour assurer cette mise en relation, un salarié a été recruté par le Département, tandis qu’une base de données informatique devrait être instaurée d’ici la fin de l’année. Avec la volonté de financer, à terme, ce système via une cotisation annuelle dont pourraient s’acquitter les collectivités membres, ainsi que les acheteurs et les producteurs. Florence et Raoul Attanasio, gérants de la Distillerie de la Salettina, ont fait labelliser trois de leurs liqueurs : « Cela nous permet d’être plus visibles au niveau du marketing, et d’assurer une présence aux côtés du Département lors des manifestations importantes, comme le salon de l’Agriculture ». Si rien n’interdit dès lors que le modèle puisse se transposer à d’autres secteurs de l’artisanat, Robert Duranton nuance : « Nous avons choisi de nous concentrer pour l’instant sur l’agriculture, où il existait d’importants enjeux pour les producteurs ».
* Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA)
510
En Isère, l’artisanat demeure « la première entreprise du département » avec près de 510 activités différentes, regroupés au sein de 250 métiers. Avec, à l’intérieur, des professions traditionnelles (maçonnerie, boulangerie, coiffure…) mais aussi plus modernes (micro-électronique, son et image, génie climatique), en passant par des métiers liés aux services ou à la création artistique.
Source : CMA Isère
Par Marie Lyan
0 commentaires