Qui se rappelle d’Amandine ? Cette jeune femme de bientôt 30 ans fut en 1982 le premier bébé éprouvette français avant de mener une vie des plus ordinaires. Et si, d’habitude, on admire prioritairement les parcours hors du commun, on ne peut ici que s’extasier devant la banale existence de cette jeune fille.
En effet, il était à craindre, comme pour toute nouvelle expérience médicale, que des complications viennent altérer la joie de cette naissance. Or, au fil des années, rien ne vint perturber cette « réussite ». Amandine a grandi normalement, rendant ainsi possible l’espoir, pour les nombreux couples souffrant d’infertilité.
Aujourd’hui dans l’hexagone, un enfant sur vingt est conçu grâce la Fécondation In Vitro (FIV), pour un total de 200 000 bébés depuis l’apparition de cette technique. Et les chiffres confirment la fiabilité de ces naissances sous assistance. La plus vaste étude jamais réalisée sur le sujet vient d’être rendue publique par son auteur, la généticienne Géraldine Viot, faisant apparaître que plus de 75 % de ces enfants n’ont aucun souci de santé. Quant à ceux qui soufrent de malformations congénitales majeures, ils représentent un taux deux fois plus élevé que dans la population générale, soit un pourcentage de l’ordre de 4%, insuffisant pour décourager les couples en mal d’enfant.
Mais, si la procréation médicalement assistée ressemble à un petit miracle, il convient maintenant d’en maîtriser l’évolution. De fait, certains médecins ont depuis appris à faire le tri entre les embryons, afin d’éliminer les risques de maladie génétique identifiable, mais aussi de choisir le sexe du nouveau-né, comme cela se pratique déjà couramment en Californie et même, pourquoi pas, la couleur des yeux ou des cheveux…
Alors, faut-il fixer des limites au diagnostic pré-implantatoire ? Les instances françaises de la bioéthique seront prochainement amenées à trancher sur cette question. Dans un pays où la diversité fait la richesse de notre culture, la réponse me parait toute trouvée.
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