Si la région Auvergne-Rhône-Alpes est réputée dynamique sur le plan économique, à l’inverse la précarité gagne du terrain et concerne 12,3 % de la population.
Toutefois, et c’est plutôt une bonne nouvelle, c’est moins que dans le reste de l’Hexagone (14,3 %), indique la dernière étude de l’Insee publiée sur le sujet. La Haute-Savoie avec 9,5 % et la Savoie (9,9 %) sont les départements les moins touchés.
D’importantes disparités sociales
La composition familiale apparait comme un critère déterminant. Ainsi, à en croire les derniers chiffres, les familles monoparentales sont les plus fragilisées : + de 25 % se trouvent sous le seuil de pauvreté. Suivent les familles de cinq personnes et plus mais aussi les jeunes de moins de 30 ans, lesquels représentent 20 %. Par ailleurs, les habitant des départements ruraux (l’Allier en tête), en particulier les plus âgés, sont également impactés.
Quid du marché de l’emploi ?
De toute évidence, la relative bonne tenue du marché du travail limite la précarité. Et Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas la plus mal lotie avec un taux de chômage plutôt faible comparativement à d’autres régions de France. Mais là encore des disparités subsistent, sans parler du nombre de personnes en recherche d’emploi qui a gagné du terrain. Cette augmentation, estimée à 35 % entre 2010 et 2015, est la plus importante dans l’Ardèche et la Drôme, où les taux de pauvreté sont élevés (idem dans l’Allier et la Loire). A contrario les Pays de Savoie et l’Ain enregistrent des taux faibles.
Le surendettement des ménages progresse
Dans notre Région, sept ménages sur 1 000 ont déposé un dossier de surendettement en 2013 devant la commission de la Banque de France (ils étaient 8 en France métropolitaine). Ce taux n’est que de 5 en Haute-Savoie ou en Ardèche mais il atteint 10 dans l’Allier. Toujours selon l’Insee, le nombre de dossiers a davantage augmenté en Auvergne Rhône-Alpes entre 2008 et 2014 que dans le reste de la France (+ 5 % en Ardèche jusqu’à + 52 % dans l’Ain !). Ce sont les factures d’énergie qui font le plus souvent l’objet d’impayés, excepté en Savoie où ceux-ci ne représentent que 27 % par rapport à d’autres départements où ils sont supérieurs à 40 %.
L’immobilier en ligne de mire
Le logement occupe une part croissante dans le budget des familles. Entre 2011 et 2013, le nombre de décisions d’expulsions locatives a progressé dans la Région, passant de 12 800 à 13 600… même si la proportion reste légèrement inférieure à celle observée dans l’Hexagone. Cette situation est plus critique dans les départements où le marché locatif est tendu, à l’instar de l’Isère (13,2 décisions d’expulsion pour 1 000 ménages), de la Haute-Savoie (12,1) et du Rhône (11,7).
Autre chiffre parlant : 528 000 logements sociaux ont été proposés en Auvergne-Rhône-Alpes en 2014. Soit 16 logements pour 100 ménages, avec plus du quart dans la Métropole de Lyon. C’est en Ardèche, en Haute-Loire et dans le Cantal que le logement social se fait plus rare (moins de 10 pour 1 00 ménages). À noter que le parc social s’étoffe dans l’ensemble des départements, a fortiori dans ceux qui affichent une forte croissance démographique comme la Haute-Savoie et l’Ain.
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