Le 24 août, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a fait sa rentrée politique à Alex (Haute-Savoie), dans l’usine du groupe Fournier. Il a rassuré les patrons sur la fiscalité.
« La Haute-Savoie est une terre d’industrie, d’innovation et de travail. C’est tout ce que nous voulons pour la France. L’entreprise Fournier – propriétaire des marques d’ameublement Mobalpa, Pérenne, SoCoo’c, Hygena et Delpha – est un exemple pour tous : un groupe familial – la quatrième génération – qui innove et grandit », a déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, en préambule de son discours de rentrée, devant un parterre de plus de 350 industriels, entrepreneurs, salariés et élus. Il faisait ainsi référence aux 93 M€ que Fournier (2 000 salariés, 500 M€ de chiffre d’affaires) va investir dans l’extension de son usine à Alex, dédiée à l’agencement intérieur et opérationnelle en 2024.
« Baisser les impôts »
Bruno Le Maire, accompagné du ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a présenté les priorités du gouvernement, affichant « des résultats économiques en béton : « Depuis 2017, nous avons créé deux millions d’emplois. Nous approchons du plein-emploi. »
Tandis que les organisations patronales s’inquiètent d’une hausse des taxes visant à désendetter la France, dans le cadre du budget 2024, le ministre a mis fin à
« Certaines rumeurs laissant entendre que nous pourrions changer de politique. Certainement pas ! Nous ne dévierons pas d’un pouce de la politique de l’offre. »
En ligne de mire : la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), qui pèse surtout sur les industriels. La suppression de cet impôt local, qui devait être abrogé en 2024, sera échelonnée sur quatre ans, à hauteur d’un milliard d’euros par an pour les finances publiques.
« Nous avons déjà baissé de 14 milliards les impôts de production… Fin 2027, la CVAE sera définitivement supprimée ! », promet le ministre.
Il veut rassurer : « Nous continuerons à baisser les impôts. On le fera sur les impôts de production, parce que ça pénalise l’industrie, et sur les impôts des ménages, avec une baisse de 2 milliards d’euros que nous ferons dès que les conditions seront réunies. »
Interrogé, le délégué général du Medef Haute‑Savoie, Christophe Coriou, s’est dit globalement satisfait, excepté sur le calendrier :
« Le report pour la CVAE, confirmé le 18 août par Élisabeth Borne, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France [la grand-messe annuelle du Medef, NDLR], est regrettable. Nous réclamons de la stabilité fiscale pour les entreprises, car elles en ont besoin pour programmer leurs investissements dans la durée. Le but est de ne pas changer de cap. »

Le travail, valeur cardinale
Pour abaisser le taux de chômage de 7 % à 5 %, « nous devrons accomplir un exploit, qui ne se fera pas sans mesures fortes », estime Bruno Le Maire, qui entend « poursuivre la réforme de l’assurance chômage, pour que le travail reste attractif. » Il le répète : « Le travail restera la valeur cardinale de notre politique économique. » Et de fustiger (en évoquant la retraite à 60 ans) « les lubies du “travailler moins et distribuer plus” qui ont mis la France dans le mur ».
Le ministre souhaite aussi simplifier la vie des entrepreneurs et lancer, d’ici trois mois, les Assises de la simplification pour les TPE et les PME,prônant « moins de normes et moins de contraintes administratives ». Sur le sujet, Alexandre Maulin, président de Domaines skiables de France, est plus circonspect :
« Nous l’entendons, mais encore faut-il savoir de quoi on parle. Le choc de simplification ne date pas d’hier. François Hollande l’engageait déjà en 2013. Mais je n’ai pas souvenir qu’il y ait eu la moindre simplification. Au contraire. Nous y voyons un véritable intérêt, d’autant que des études seraient faites de manière concomitante, en espérant qu’elles s’appliquent à nos secteurs, nos métiers, avec une prise en compte des besoins de nos entreprises. Restons prudents. »
Enfin, Bercy compte investir plusieurs milliards dans l’industrie, « pour faire de la France la championne de la production », et aussi dans la transition écologique, avec l’objectif ambitieux de « devenir la première économie verte de l’Europe à horizon 2040. »

Patricia Rey
tout l’art de la politique, nous annoncer comme une bonne nouvelle la suppression de la cva pour …2027 alors qu’elle devait etre supprimée pour 2024 !
et comme nous sommes des dirigeants prévoyants, nous avons déja établi notre budget 2024 en enlevant la cvae qui devait etre supprimée, donc on va devoir rajouter des charges sur 2024 – 2025 – 2026 – 2027, mais c’est une bonne nouvelle…