La question de l’ouverture le dimanche matin est « un enjeu de société et de régulation économique » affirme Jean-François Debat.
« Nous sommes opposés à l’ouverture des commerces le dimanche, sauf les deux ouvertures autorisées en décembre. Cela ne nous apporterait pas de chiffre additionnel et nous ne sommes pas demandeurs d’ouvrir davantage, pas plus que nos salariés. » Voilà qui est dit. Si la position d’Alain Landais est claire sur le sujet, celles d’autres moyennes surfaces – comme Carrefour Market ou Casino – font le désespoir de nombreux acteurs économiques du département. Les élus – de tous poils – la chambre de commerce, les syndicats de salariés et des enseignes comme Leclerc ont réaffirmé leur volonté de ne pas voir l’ouverture dominicale devenir la règle. D’ailleurs, les craintes se situent à plusieurs niveaux. « Les élus ont peur que ces ouvertures ne provoquent un effet en chaîne et perturbent l’équilibre commercial de l’agglomération », a expliqué Jean-François Debat, maire de Bourg, à l’issu d’une table ronde sur le sujet. « Il faut aussi protéger les activités indépendantes qui peuvent réaliser 20% de leur chiffre d’affaires ce jour-là, contre 4% chez les moyennes surfaces, poursuit le maire. Pour certains petits commerçants, il en va de la pérennité de leur activité. » Thierry Tollon, responsable du service commercial de la Cci, ajoute ne pas « voir d’utilité particulière à cette ouverture ». Et les syndicats ? Si on demande à Christian Cadier, secrétaire général de l’UD FO, si l’on peut contraindre les salariés à travailler le dimanche, il répond « non. On ne les oblige pas, mais comment refuser ? Si un salarié en Cdd ne vient pas, il pourrait ne pas être reconduit. Si c’est une personne en Cdi, elle pourra se voir attribuée des tâches moins intéressantes ou d’autres horaires. Comment être volontaire lorsque ces heures-là ne seront rémunérées que 20% de plus ? ». Et du côté des magasins ? Joseph Theard, directeur du Carrefour Market de Saint-Denis n’est pourtant pas un grand méchant loup. « Notre préoccupation première, c’est de préserver l’emploi, confie-t-il. Je constate également que de plus en plus de magasins sont ouverts le dimanche, cela correspond à des besoins et une évolution de la société. Par ailleurs et même si nous nous sommes préparés en amont, il a fallu faire face à l’ouverture du nouveau Leclerc. Mais je le répète, nous travaillons sur la base du volontariat, nous avons pu embaucher quatre personnes supplémentaires, préserver nos emplois, amplifier certains horaires à la demande de salariés, proposer des formations. Nos métiers ont des contraintes, c’est vrai ». Mais pour le maire, le chiffre généré « est pris sur celui de la semaine, car les gens ne vont pas faire deux fois leurs courses hebdomadaires ». Lui, propose des seuils de surface, au-delà desquels un magasin, trop grand, ne pourrait ouvrir, car « il faut différencier la supérette et la moyenne surface ». Ce qui ne va pas être évident, car la marge de manœuvre en la matière est restreinte. Déjà qu’à l’origine, la loi prévoyait l’ouverture dominicale pour les commerces de détails alimentaires, elle y autorise désormais ceux qui sont « majoritairement alimentaires ». Une petite nuance, un léger flou…
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