Aux Connexions Ain’dustrielles, le service achat-fournisseur, porte d’entrée de l’entreprise, a été invité à montrer l’exemple dans les nouvelles pratiques de la transition numérique.
Mecabourg, le réseau des entreprises de la filière transformation des métaux et services associés de l’Ain fédérant plus de 60 entreprises, a créé, en 2016, le CAD-Connexions Ain’dustrielles. Organisé autour de deux jours de rendez-vous d’affaires entre donneurs d’ordres et adhérents, c’est le premier événement collaboratif de prospection commerciale dont le principe est de « permettre à des acheteurs industriels de gagner du temps dans leurs recherches de partenaires/sous-traitants, via des rendez-vous d’affaires ». Cette année, pour sa troisième édition, Mecabourg a ajouté à un programme déjà riche, une conférence de Natacha Tréhan, membre du Conseil national des achats, sur le thème : « Quelles futures transformations dans les relations clients-fournisseurs ? »
Crise sanitaire, nouveau monde… C’est peu de dire que l’entreprise vit un changement de paradigme. « Il faut réinventer le business model car on ne peut plus effectuer un copier-coller du passé. On assiste à une véritable révolution noétique », lâche d’emblée Natacha Tréhan aux PME présentes. Effectivement, quand le monde comptabilise près de 5 milliards d’utilisateurs d’Internet et que ce nombre atteindra les 8 milliards, soit 80 % des habitants de la planète, en 2030, pour près de 200 milliards d’objets connectés, mieux vaut adopter dès à présent les nouvelles façons de travailler.
« On est au cœur de l’industrie 4.0 et de la transformation énergétique ; l’enjeu, c’est l’interfaçage (i. e. la jonction entre deux matériels ou logiciels leur permettant d’échanger des informations par l’adoption de règles communes physiques ou logiques) », déclare la conférencière. L’industrie manufacturière se tournant de plus en plus vers un modèle de servicialisation de ses produits, il faut vendre des performances et des services, plutôt que de simples articles. « Aujourd’hui, une grande marque de sport vend des baskets connectées pour mieux adapter les performances sportives. Le lien avec le client est ainsi créé et on passe de la vente d’un produit en “one shot” en produit-service récurrent », explique Natacha Tréhan.
Comme l’écologie s’est imposée à l’économie, d’où le principe nouveau d’écolomie, les entreprises doivent aussi se montrer plus vertueuses, en commençant par rendre plus “propre” leur service achats-fournitures. L’acheteur doit nécessairement connaître ses fournisseurs et ses méthodes d’achat pour être sûr d’être dans une spirale vertueuse. « Certes, il y a plus de formalisations avec la digitalisation de la fonction achat, mais c’est aussi plus de transparence : où en est ma commande ? ma facture ? mon devis ? Il est recommandé de se familiariser avec le portail fournisseur de l’entreprise », conseille Natacha Tréhan.
Bonne nouvelle ! La France qui, au contraire d’autres pays, semble avoir pris de l’avance sur les pratiques écologiques en matière d’industrie en ne cédant pas de trop à la frénésie productive, peut faire valoir cela dans sa reconquête industrielle.

Sept familles
Mecabourg, c’est sept familles d’activités : Ingénierie, conception, machines spéciales et robotisation ; usinage et fabrication additive ; tôlerie, chaudronnerie, métallerie ; traitements de surfaces, peinture ; électricité industrielle, hydraulique, automatismes et maintenance ; fils et câbles ; carrosserie industrielle et poids lourds.
« Des moments qualitatifs, pour le donneur d’ordre ou l’adhérent ! »
Organisé tous les deux ans, à la faveur du succès des deux éditions précédentes, Mecabourg organisait la 3e édition du CAD – Connexions Ain’dustrielles, mercredi 1er et jeudi 2 décembre, à l’EGC Centre Est de Bourg-en-Bresse.
Pour cette 3e édition du CAD–Connexions Ain’dustrielles, événement organisé en partenariat avec des acteurs publics ou privés pour « valoriser les savoir-faire des adhérents de Mecabourg auprès d’acheteurs industriels et de donneurs d’ordre », le réseau Mecabourg affichait clairement ses ambitions : accueillir 150 participants sur deux jours ; développer l’attractivité de la filière transformation des métaux et services associés du bassin de Bourg-en-Bresse et du département de l’Ain ; miser sur le collectif et la complémentarité des savoir-faire des adhérents pour séduire des acheteurs à la recherche de prestations complètes ; et réussir le pari de la relocalisation industrielle. « C’est un moment attendu qui connaît la réussite. Mais l’idée n’est pas tant de monter en puissance que de répondre aux attentes de chacun ; non pas pour déclencher une multiplicité de rendez-vous, mais pour vivre des moments qualitatifs, pour le donneur d’ordre ou l’adhérent », explique Françoise Blondel Pélisson, directrice de Mecabourg.
Au-delà des rendez-vous d’affaires qui restent le cœur de l’événement, le CAD proposait aux visiteurs un showroom digital mettant en valeur la complémentarité des savoir-faire des entreprises du réseau ; un pôle innovation et des start-up à découvrir ; une soirée-conférence avec Time for the Planet ; des visites du site de Bourg-en-Bresse de Renault Trucks et une conférence de Natacha Tréhan. Au terme de cette nouvelle édition qui en appelle déjà une autre dans deux ans, les organisateurs pouvaient se montrer satisfaits, à l’image de Françoise Blondel Pélisson qui n’a pas manqué de relever la qualité du groupe de travail : « Si les gens se réinscrivent d’une édition sur l’autre, s’il y a un taux de fidélisation important, c’est aussi parce que c’est organisé par un groupe de travail d’industriels, pour les adhérents de Mecabourg ».
4 000 salariés fédérés
Présidé depuis 2018 par Sébastien Catherin, dirigeant de la société Goyon (chaudronnerie industrielle) à Saint-Didier-sur-Chalaronne, Mecabourg, réseau de la filière transformation des métaux et services associés de l’Ain, fédère plus de 60 entreprises, soit 4 000 salariés (80 % de PME et 20 % de grandes entreprises). Il crée des liens et des projets au service de ses adhérents et de leurs donneurs d’ordre.
Pour ses adhérents, « c’est un générateur de contacts, un lieu de veille, d’échanges et de réflexion permettant de développer des collaborations entre les industriels du réseau tout en favorisant la rencontre avec des donneurs d’ordres pour développer leur activité ». Pour les donneurs d’ordres, « c’est un réseau d’entreprises de proximité qui facilite leur recherche de sous-traitants et leur permet de trouver une réponse à leurs besoins en adéquation avec les enjeux techniques et économiques ».
Éliséo Mucciante
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