Les examens décennaux et le programme du grand carénage se poursuivent sur le site implanté à Saint-Vulbas.
« Globalement 2023 a été une année satisfaisante où les objectifs ont été atteints, a précisé Elvire Charre, directrice de la centrale nucléaire EDF du Bugey, vendredi 2 février, lors de la présentation des résultats de l’année écoulée. Nous avons également réalisé l’ensemble des travaux qui étaient prévus, tant dans le cadre du grand carénage que du réexamen de sûreté. »
Pour rappel, la centrale du Bugey dispose de quatre réacteurs de 900 MWe (mégawatts électriques) qui assurent 7 % de la production nucléaire française et 40 % de la consommation d’électricité de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). Et, en moyenne, Bugey produit 20 TWh (térawattheure) d’électricité bas carbone. Dans les perspectives, la centrale vit au rythme d’un programme industriel qui s’inscrit dans la durée.
« Devant nous se profile l’arrêt partiel de l’unité n°4. Il débutera le 9 mars et va durer un peu plus de deux mois. Et un peu plus tard dans l’année, à l’été, nous aurons un arrêt similaire sur l’unité n°5. Et c’est en 2025 que nous débuterons une nouvelle série de travaux au titre de la “phase B” dans le cadre du quatrième réexamen de sûreté », explique la directrice.
Sûreté et sécurité
En 2023, 8 100 prélèvements et 28 750 analyses ont été réalisés pour contrôler les rejets et leur impact sur l’environnement. Ces résultats sont d’ailleurs consultables sur le réseau national de mesures géré par l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire).
Le grand carénage est un programme industriel de rénovation et de modernisation des centrales nucléaires existantes. De 2015 à 2024, c’est un investissement de + 2,1 milliards d’euros à la centrale. La “phase A” a compté 60 modifications, alors que la “phase B” en prévoit 50, pour un million d’heures travaillées.
En termes de sécurité, « nous sommes extrêmement investis sur la prévention, notamment sur les chantiers en impliquant les partenaires industriels. En 2023, nous avons enregistré un taux de fréquence de 3,8 accidents (avec ou sans arrêt) par millions d’heures travaillées. Et c’est le meilleur résultat jamais enregistré par rapport à nos années précédentes et aux autres sites du parc nucléaire français », annonce Elvire Charre.
Un acteur économique
« En 2023, nous avons réalisé 66 embauches. C’est une moyenne annuelle. Sur 1 440 personnes qu’emploie le site (16 % de femmes), nous avons renouvelé, sur dix ans, 50 % de l’effectif », précise la directrice. Depuis 2010, la centrale, qui compte parmi les premiers employeurs de l’Ain, a recruté 826 personnes et accueilli 82 alternants et 116 stagiaires. « Pour nous, il est important d’accompagner les jeunes pour qu’ils puissent obtenir un diplôme, poursuit Elvire Charre. Ainsi, 20 % de nos salariés ont accompagné un jeune en 2023. Et ce, au titre du développement de la compétence. C’est la préparation de l’avenir. »
La formation est un poste extrêmement important pour la centrale du Bugey qui a dispensé 153 000 heures de formation, dont 20 000 heures sur simulateurs présents sur le site. La centrale a également participé à des actions externes pour faire la promotion de la filière nucléaire, avec des métiers accessibles aux femmes. En termes d’implication sociale, Bugey, c’est aussi les partenaires industriels permanents à ses côtés, qui, en 2023, représentaient 865 salariées.
Enfin, ce bilan a offert à la directrice l’opportunité d’aborder le volet économique : « Notre objectif est de maximiser nos achats sur le territoire. Nos 391 entreprises partenaires ont été mobilisées pour 147 millions d’euros d’achats réalisés par la centrale, dont 52 % en Aura. » À ces contrats correspondent, de surcroît, 72 millions d’euros d’investissements.
Carole Muet
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