Sortie nationale de l’Insoumis, le nouveau film de Gilles Perret

par | 21 février 2018

Le réalisateur Haut-savoyard Gilles Perret consacre son dernier film à Jean-Luc Mélenchon. Mais pas que…

[Mise à jour – 21 février 2018 – A la faveur de la sortie nationale du film mercredi 21 février, nous vous reproposons ici l’analyse que nous en avions fait il y a trois mois, lors de sa diffusion en avant-première à Annecy. Cette semaine, le film est visible à Chambéry (Le Forum), Cran-Gevrier (La Turbine) et Meythet (Le Rabelais. Le programme complet des diffusions, c’est sur la page Facebook du film.]

La bande annonce du film pour sa sortie nationale :

 

Au fil de ses oeuvres, Gilles Perret a habitué ses spectateurs à regarder les grands élus à travers sa caméra. Souvent, il faut le dire, pour de courtes apparitions drôles de férocité. Il a aussi prouvé son talent de portraitiste. Que ce soit face à la truculence du patron Yves Bontaz, la fragilité de l’alpiniste Marc Batard ou la ténacité espiègle de vieux Résistants, le natif de Mieussy sait saisir l’humain et l’instant.

Perret a aussi démontré sa capacité, de Ma Mondialisation en 2006 jusqu’à La Sociale l’an passé en passant par Les jours heureux en 2013, à capter l’air du temps et à sortir ses films lorsque les sujets qu’ils portent résonnent (raisonnent) dans l’actualité.

Dans ce contexte, l’annonce de sa nouvelle production, L’insoumis, consacrée à Jean-Luc Mélenchon, avait forcément de quoi faire saliver. Qu’allait tirer le réalisateur haut-savoyard d’un des acteurs majeurs, mais aussi les plus controversés, de la scène politique française ?

Pour Gilles Perret, Mélenchon est « un vrai personnage de film« , capable de mettre de l’émotion, du rire ou de la colère. Crédit photo : L’insoumis.

Une proximité sans intimité

Après visionnage, la réponse s’avère plus difficile que prévu. Procédons par élimination. D’abord, ce n’est pas une hagiographie : Giles Perret filme sans voix off, sans commentaire, sans témoignages “extérieurs”. Et n’a pas occulté les moments où son personnage n’est pas forcément à son avantage. « J’ai voulu rester le plus fidèle possible à ce que j’ai vu », explique-t-il. Un film de propagande pour La France insoumise ? Non plus. Le réalisateur n’a guère l’esprit partisan et préfère toujours le Politique à la politique.

Un portrait intimiste ? Pas davantage. Gilles Perret avait rencontré “JLM” lors du tournage de Les Jours heureux. Et un lien personnel s’était tissé (il est clairement annoncé dès le début du film). Grâce à cela, il a eu toutes portes ouvertes pour suivre le candidat en campagne pendant quatre mois.

Le réalisateur a puis suivre la campagne de Jean-Luc Mélenchon de l’intérieur. Crédit photo : L’Insoumis.

Meetings géants, réunions en petit comité, trains, routes de campagne, coulisses de plateaux télé, visites d’entreprise… la caméra du natif de Mieussy s’immisce partout. De la très grande proximité, donc, jusqu’aux essayages de vêtements ou au stand de maquillage. Mais pas de l’intimité, puisqu’on n’en découvre peu sur la vie et le parcours de Jean-Luc Mélenchon. Un simple carnet de campagne, alors ? Non plus, car Perret montre malgré tout l’homme, mais en miroir et en filigrane. Son érudition, sa capacité d’analyse (bien avant le premier tour il pronostique la grande coalition libérale à venir autour du président Macron). Son calme prédominant aussi, si éloigné du tableau d’éternel énervé que dressent beaucoup de médias. Son dévouement, son ouverture aux autres, son humilité : posant pour les selfies ou installant son QG au soir du premier tour dans… une petite chambre d’auberge de jeunesse.

Voilà pour tout ce que ce film n’est pas. Pour ce qu’il est vraiment, nous vous laisserons juges. Une chose est sûre : s’il a visiblement de la tendresse voire de l’admiration pour l’homme, Perret ne s’est pas contenté de filmer un personnage. À travers lui, ses discours et les idées qu’il promeut, le réalisateur poursuit sa réflexion de cinéaste sur notre société et sur la notion d’engagement.

Le film a fait l’objet d’une version courte de 52 minutes, « Mélenchon, la campagne d’un insoumis », diffusée cet été sur Public Sénat. En voici la bande annonce :


Pour qui sonne le titre ?

Qui est vraiment L’insoumis ? Quand Gilles Perret parle des coulisses de sa dernière production, il est difficile de s’empêcher de penser que, autant que le personnage principal de son film, l’insoumis, c’est lui. Un jeune réalisateur d’emblée salué par la critique. En 1999, son premier documentaire, Trois frères pour une vie, où il filmait ses voisins paysans, avait déjà reçu plusieurs prix. Plébiscité aussi par le public : après les succès de Ma mondialisation, De mémoire d’ouvriers ou encore Les jours heureux, La Sociale, avec plus de 170 000 spectateurs, figure parmi les cinq documentaires les plus vus en France en 2016-2017. Qui pourrait alors accéder à un certain confort… à la simple condition de renoncer à la dimension politique de ses films. Mais qui s’échine à filmer à contre-courant.

Il en paie le prix. Une fois de plus, Perret a dû faire appel à une souscription publique pour financer son film. Elle court toujours (www.linsoumis.org). Cerise sur le gâteau, il doit cette fois se frotter aussi à ceux qui ont pourtant jusque-là été ses fidèles soutiens : les exploitants de salles Art et essai. « Mélenchon est tellement clivant, que certains refusent même de regarder le DVD qu’on leur envoie en vue d’une programmation… » Le voilà donc obligé de multiplier les avant-premières pour convaincre que L’insoumis n’est ni plus ni moins qu’un film de cinéma digne d’être vu y compris par ceux qui n’ont pas une sympathie particulière pour La France insoumise et son leader. Et qu’à ce titre-là, il mérite aussi d’avoir sa chance en diffusion.

 

 

Un extrait du film :

 


Symbolique

L’insoumis s’inscrit dans la continuité du cycle entamé avec Walter, retour en Résistance. À la fois sur le plan chronologique et dans l’esprit, même si la forme diffère sensiblement (ici, pas de « filmer local, penser global »). Que le héros de Walter… (Walter Bassan, décédé en septembre) ait définitivement rendu les armes juste avant la sortie de L’insoumis n’en est alors que plus symbolique.

Prochaines projections locales :

Annemasse, samedi 9 décembre, 20h30, Ciné Actuel

Meythet, dimanche 10 décembre, 18h, Le Rabelais

Ugine, lundi 11 décembre, 20h

Sallanches, mercredi 20 décembre, 19h30, Ciné Mont-Blanc

Thonon-les-Bains, jeudi 21 décembre, 20h, Le France

Pour en savoir plus :

Le site officiel du film : www.linsoumis.org/

La page Facebook du film : https://www.facebook.com/filmlinsoumis/

Et celle du réalisateur : https://www.facebook.com/GillesPerret68/

Le Haut-savoyard a entamé une tournée d’avant premières, notamment dans la région. La sortie nationale est prévue le 21 février. Crédit photo : L’insoumis.

Article mis en ligne le 5 décembre 2017 – 23h46.


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1 Commentaire

  1. Bill

    En attendant, nous sommes toujours soumis aux traités Européens…
    Vivement le Frexit.

    Réponse

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