Le recours au dispositif a augmenté en 2010… Signe de reprise ou foi dans l’exonération ?
Comme c’est souvent le cas avec l’adoption d’une nouvelle mesure, les heures supplémentaires ont leurs adeptes et leurs détracteurs. Elles résultent du fameux « travailler plus pour gagner plus », qu’on a tellement entendu à toutes les sauces qu’on en arriverait presque à oublier que cette phrase, lancée par Nicolas Sarkozy en 2007, résume l’objectif des heures sup. Or à mi-mandat, un bilan du dispositif s’impose.
Deux cas de figure donc. D’un côté, il y a ceux qui affirment que de nombreux salariés ont pu en bénéficier et augmenter ainsi leur pouvoir d’achat. Après analyse, il apparaît que le gain moyen est de 150 euros par mois pour un salaire de 18 000 euros par an. Défiscalisées, elles sont surtout utilisées dans les Pme. Mais, comme les heures sup sont exonérées de charges sociales et patronales et non soumises à l’impôt sur le revenu, elles coûtent cher à l’Etat – 4 milliards d’euros environ par an – pour une hausse du PIB d’environ 0,15%. Par contre, ces heures supplémentaires existent-t-elles vraiment ? Une récente étude des économistes Pierre Cahuc et Stéphane Carcillon tend à démontrer que le dispositif peut servir à couvrir des sous-déclarations d’heures. C’est-à-dire ? Des salariés qui travaillent au-delà de 35 heures et qui, dorénavant, indiquent ces heures faites en plus, alors qu’avant elles passaient à la trappe.
Reste que l’année 2010 a vu s’accroître le nombre d’heures supplémentaires de 14,1%. Signe que le gros de la crise est derrière nombre d’entreprises ? Car le recours aux heures sup est fonction de l’activité… plus, peut-être, que des exonérations. Mais justement, certains syndicats dénoncent une mesure qui selon eux, ne favoriserait pas l’embauche. « Faux ! » répondent en chœur de nombreux patrons de tous secteurs d’activités confondus. Un avis que rejoint Philippe Boulette, le tout nouveau président d’Allizé plasturgie Rhône-Alpes.
« Dans le secteur de la plasturgie, on voit que le recours aux heures supplémentaires tend à augmenter, ce qui prouve bien que nous sommes dans un processus de reprise, analyse-t-il. Mais cette reprise est pour autant progressive et incertaine, timide en tout cas, et il convient de relativiser ce recours par rapport à l’activité – l’automobile notamment devrait connaître encore quelques difficultés. Le dispositif des heures supplémentaires permet de faire face à des surcroîts d’activité. Elles sont de plus particulièrement avantageuses, puisqu’elles sont hors charge. Si elles ne génèrent pas d’embauches immédiates, elles augurent de l’emploi à venir. » En somme, « en vitesse de croisière, elles sont un avantage pour les bénéficiaires et aujourd’hui, elles permettent de faire face efficacement à des pics d’activité ».
En revanche, l’apparition des nouveaux modes de communication – Blackberry, Iphone, ordinateur portable et autres compagnons indispensables de la vie professionnelle – autorise à passer encore plus de temps « connecté » à son entreprise. Nous n’en sommes pas – encore – au stade des Etats-Unis ou de plus de plus de salariés réclament que le temps passer à « pianoter » soit rétribué en heures supplémentaires. Pour l’instant.
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