Elle ne remplacera jamais l’expertise d’un radiologue, mais l’intelligence artificielle fait une entrée remarquée dans beaucoup de services de radiologie, qu’ils soient publics ou privés.
Le Centre hospitalier Annecy Genevois (Change) vient à son tour de se doter d’un système qui détecte les fractures simples et les lésions thoraciques sur les radiologies effectuées aux urgences. Chaque radio est « vue » par ce système qui, le cas échéant, entoure la lésion suspecte et se prononce en ces termes : oui il y a fracture, non il n’y en a pas, ou il y a un doute. En service depuis un mois et demi, le logiciel se trompe très rarement.
« En cas de doute, l’urgentiste demande confirmation du diagnostic à un radiologue », explique le docteur Fabrice Bing, responsable du service d’imagerie diagnostique et interventionnelle. Dans tous les cas, la radiologie est vue par au moins un médecin, en plus de l’IA. « Cela permet un gain de temps dans l’expertise, poursuit le radiologue, et de faire en sorte que les patients passent moins de temps aux urgences. »
Courant 2024, le Change s’équipera d’un système similaire pour les mammographies. « Il recherche les lésions suspectes et les encadre sur la mammographie », détaille Fabrice Bing. Une sécurité en plus pour les patientes. L’IA pourrait aussi être utilisée pour l’aide au diagnostic en pharmacie (aide à la validation pharmaceutique) dès l’année prochaine.
« Et nous sommes en train de finaliser un projet un peu précurseur, annonce Emmanuel Mikulovic, directeur du système d’information : la prédiction des flux aux urgences qui interviendra à Annecy et Saint-Julien dans quelques mois. » L’IA permettra de prévoir, à 2 ou 3 jours, le nombre de personnes qui se présenteront dans ce service. Un système, testé depuis 3 ans au CH de Valenciennes, fiable entre 90 et 95 %.
« Dans un premier temps, le dispositif donnera une prédiction de flux et des informations aux patients, sur le temps d’attente par exemple. Dans un deuxième temps, nous disposerons aussi une prédiction des lits d’hospitalisation nécessaires », dit-il. Enfin, une assistance au contourage des tumeurs, en radiothérapie, est à l’étude.
Photo de Stephen Andrews sur Unsplash
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