Après une phase de rénovation majeure, cette petite industrie unique en France qui travailla le cuivre pour le monde entier va retrouver son écrin originel afin de devenir un lieu touristique prisé du département.
On y fabriquait les dévidoirs à soie pour l’usine de Tamioka au Japon, classée au patrimoine mondial de l’Unesco ou, plus près de chez nous, les cuivres du Normandie, paquebot transatlantique, symbole de la France des années 1930 et du raffinement à la française. Aujourd’hui la Cuivrerie de Cerdon qui a cessé toute activité depuis quelques temps déjà est en route pour retrouver sa splendeur, faute de retrouver son activité économique originelle. Afin de poursuivre la mise en valeur de son patrimoine notamment industriel, le Département de l’Ain a décidé de porter un projet ambitieux de rénovation et de valorisation touristique.
La Cuivrerie est avant tout un édifice protégé au titre des Monuments historiques par arrêté du 22 octobre 2013, qui s’étend sur une surface de 4 179 m² et comporte un ensemble de bâtiments d’une surface de 1 984 m². Elle constitue un élément du patrimoine à la croisée des chemins entre le patrimoine industriel, le patrimoine ethnologique et le patrimoine immatériel lié aux techniques et aux savoir-faire.
Maintenir les édifices anciens
Tout en préservant l’authenticité et l’ambiance industrielle, les travaux portent sur les priorités révélées dans le diagnostic patrimonial en termes de rénovation, de sauvegarde et de mise en valeur des bâtiments, complétées par la mise en accessibilité des lieux, le désamiantage des bâtiments, la mise aux normes des locaux, la création d’un accueil, d’une boutique de vente, de sanitaires, d’un parking, de bureauxp et l’aménagement d’un espace polyvalent pour l’accueil de groupes et les expositions temporaires. Le principe est de maintenir les édifices anciens dans leur état général et de les présenter dans leur jus.
L’aspect extérieur des bâtiments est conservé. Les façades en briques sont dégagées sur l’ensemble de l’édifice, les menuiseries en acier à profil en T sont maintenues ou remplacées à l’identique avec réutilisation des verres anciens. La toiture de l’ancien moulin retrouvera sa forme initiale avec une croupe sur le pignon. Pour les intérieurs, les parements en briques sont conservés, la maçonnerie en pierres est enduite ou rejointoyée au mortier de chaux. Les murs recevront un badigeon de chaux.
Conserver l’ambiance industrielle
De plus, une nouvelle construction en lieu et place d’un bâtiment non protégé est réalisée pour donner une dimension contemporaine à ce projet. Destinée à l’accueil du public, cette construction sera implantée à distance des anciens bâtiments pour leur apporter de l’espace, de la lumière et assurer une vue plongeante sur l’ancienne usine par la construction d’un parvis. La mise en valeur du site devra permettre une expérience de visite immersive, interactive et sensorielle, accessible en priorité à un public en autonomie. Des aménagements scénographiques auront pour objectif de proposer la création d’un parcours historique et chronologique. Chaque espace correspondra ainsi à une période donnée de la cuivrerie et en restituera l’ambiance via les machines historiques, l’outillage et la production. La dimension humaine et sociale de l’entreprise, ainsi que le savoir-faire des ouvriers seront également abordés à travers les restitutions.
En outre, la Cuivrerie constituera un élément d’attractivité fort du Pays de Cerdon, aux côtés notamment des Soieries Bonnet à Jujurieux et du vignoble cerdonnais. La valorisation de ce site vise à proposer une offre de produits culturels et touristiques pour contribuer au développement de ce territoire, tout en sauvegardant un élément du patrimoine industriel qui a marqué l’activité et l’histoire de ce territoire.
Repères
- 6,5M € HT : Le montant de l’opération est de 6,5M € HT. La superficie rénovée : 1026 m². La surface construite : 356 m².
- Calendrier : Démarrage des travaux le octobre 2020, achèvement le juin 2022.
- Financement : Régions Aura et Bourgogne Franche Comté (Feder), l’État via la dotation de soutien aux Départements, la Fondation patrimoine.
Éliséo Mucciante
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