Le Musée savoisien a rouvert ses portes au public après quatre ans de travaux, samedi 29 avril. L’occasion de soulever le voile sur ce monument chambérien…
Les visiteurs n’auront qu’à franchir la porte pour découvrir les 1800 m² d’exposition permanente où sont exposés près de 2200 objets et reliques des temps anciens. Car l’assemblée départementale a voté la gratuité du Musée savoisien… Une aubaine si l’on considère que 100000 objets de collection sont en réserve, susceptibles d’être présentés au public. En attendant, ces objets ont été inventoriés et photographiés pour être consultables en ligne, sur le site dédié.
« Nos agents de la conservation du musée, pendant sa fermeture, ont accompli un travail de fourmis, pour exhumer des milliers d’objets qu’il a fallu nettoyer, restaurer, cataloguer et numériser. Ces objets servent aux nouvelles collections du musée; ces dernières vont rejoindre la future conservation départementale en cours de construction à Bissy », explique Renaud Berretti, vice-président du conseil départemental de la Savoie en charge de la culture et du patrimoine.

« Une raisonnable folie »
Le chantier a été conduit par le groupement d’architectes de Pascal Prunet et Adeline Rispal : « Un défi inédit à relever, dans ce bâtiment complexe de plusieurs niveaux construits sur près de neuf siècles », soulignait le président du conseil départemental, Hervé Gaymard, dans son discours inaugural. «Imaginer un parcours scénographique original et des aménagements à la hauteur du trésor que constituent, par exemple, les peintures de Cruet, relevait d’une raisonnable folie, domptée finalement avec brio. »
Selon Pascal Prunet, architecte en chef des Monuments historiques en charge de la rénovation du musée : « On obtient un résultat équilibré entre une enveloppe historique réorganisée à laquelle on a redonné des proportions et tout son contenant. »
Pour Adeline Rispal, architecte scénographe (Paris) : « Ce musée est conçu comme un lieu d’échanges et un laboratoire d’idées. À l’instar d’un “fablab”, qui génère de la réflexion et de la création, l’exposition permanente devient une bibliothèque d’objets, de solutions et d’informations… »
La rénovation du Musée savoisien, d’un montant de 22 M€ pour la partie travaux et 3 M€ pour la scénographie, aura réuni dix-huit entreprises, dont deux savoyardes : Renault Charpente (La Ravoire – 3,3 M€ de chiffre d’affaires 2021) et Soudem Construction.
« Avec la raréfaction de l’argent public, aujourd’hui il serait difficile voire impossible de lancer un tel projet », assure Renaud Berretti.

Plusieurs petits studios reconstitués à l’intérieur du musée ravivent les souvenirs des vacances d’antan en station.
Soudem construction, l’art et la matière

Olivier Demonte, dirigeant associé de l’entreprise familiale Soudem Construction, à Alpespace, est à la tête de 17 salariés pour un chiffre d’affaires 2022 de 4 M€. Il se souvient du chantier du Musée savoisien : « C’est notre premier très important chantier en rénovation historique. Avec les architectes des Monuments historiques, il y avait un niveau d’exigence élevé. » Soudem Construction a été créée il y a trente-cinq ans par le père d’Olivier Demonte, à La Ravoire, avant le déménagement à Montmélian en 1998.
« Au Musée savoisien, nous avons réalisé toutes les menuiseries et les huisseries en acier : portail d’entrée, portes et cloisons vitrées. Nous avons installé la passerelle et les supports pour les peintures de Cruet, ainsi que l’ensemble des garde-corps vitrés et les totems métalliques pour la signalétique et les extincteurs. Nous avons réalisé les mains courantes dans les escaliers, les cages vitrées. Et surtout, nous avons effectué un travail complexe qui ne se voit pas, dans le cloître : il a fallu fixer des renforts métalliques sous le parquet pour le consolider », détaille Olivier Demonte, qui conclut : « Cette expérience est très intéressante en termes de travaux et de rendu final. »
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