Le réseau de chauffage urbain de la cluse de Chambéry (R3C) compte actuellement huit chantiers de rénovation et extension simultanés. Depuis un an, Dalkia, délégataire de ce service public, a déjà engagé 67 M€ de travaux.
D’ici 2030, le réseau de chauffage urbain de la cluse de Chambéry (R3C), déployé sur les quatre communes de Chambéry, La Motte-Servolex, Cognin et Bassens, sera l’un des plus vertueux de France dans sa catégorie, celle des 350 gigawattheures (GWh).
Dalkia, filiale d’EDF, attributaire de la délégation de ce service public, est engagée dans un plan d’investissement de 245 M€ sur vingt-cinq ans (dont 31,4 M€ de subventions de l’Agence pour la transition écologique, dans le cadre du Fonds Chaleur) pour la modernisation et l’extension du réseau de chaleur existant. Depuis septembre 2024, les premières phases de transformation ont déjà coûté 67 M€, pour une grande part injectés dans l’économie locale et régionale.
« Le bouquet énergétique annoncé par R3C à échéance 2030 s’articulera autour de l’usine d’incinération Savoie Déchet pour 44 % de sa production, les stations biomasse pour 41 % (Bissy, Croix-Rouge, sur les Hauts de Chambéry, et une nouvelle à Cognin à horizon 2027) et, enfin, les buées de l’usine Placoplâtre dès 2026 (études en cours) pour 4 %. »
Doubler la capacité du réseau
L’équipe Dalkia intégrée à R3C sur le site chambérien est dirigée par Fabien Canal, responsable du bureau “études, ingénierie & travaux” du réseau de chaleur urbain. Elle se compose de huit ingénieurs chefs de projets et une dessinatrice nouvellement recrutée, sur un total de plus de 40 salariés.
« Notre travail consiste à déployer les investissements. L’extension du réseau de chaleur coûte très cher : 1 000 à 1 500 euros du mètre linéaire, explique Fabien Canal ; nous avons prévu de réaliser 10 à 12 km par an. » À terme, le réseau de chaleur de la cluse chambérienne devrait doubler sa capacité, passant d’une infrastructure de 54 kilomètres desservant 550 abonnés avant le début des opérations, à 94 kilomètres pour 970 abonnés (immeubles et bâtiments industriels).
Plus de 94 % d’énergies moins carbonées
Si le contrat de délégation de service public court sur vingt-cinq ans, « la majorité des travaux seront effectués durant les cinq premières années », assure Emmanuel Dauphant, directeur général de R3C.
Les habitants des Hauts-de-Chambéry seront parmi les premiers servis : ils pourront bénéficier, dès cet hiver, d’un chauffage plus écologique et économique, avec la promesse de gagner 20 à 30 % sur leurs factures de chauffage et eau chaude sanitaire. Le réseau comptera désormais 94,4 % d’énergies renouvelables et locales (contre 70 % actuellement).
Jérôme Aguesse, directeur de Dalkia Centre‑Est, précise : « Ce taux de 94,4 % d’énergies renouvelables signifie que le réseau ne consomme plus que 5,6 % de gaz. Nous pouvons considérer que nous n’utiliserons plus d’énergie fossile. Cela contribue à la décarbonation et aussi à la stabilité des prix ».
La chasse aux calories perdues
Le bouquet énergétique annoncé par R3C à échéance 2030 s’articulera autour de l’usine d’incinération Savoie Déchet pour 44 % de sa production, les stations biomasse pour 41 % (Bissy, Croix-Rouge, sur les Hauts de Chambéry, et une nouvelle à Cognin à horizon 2027) et, enfin, les buées de l’usine Placoplâtre dès 2026 (études en cours) pour 4 %. En outre, la société absorbera également sa propre énergie fatale : « Aujourd’hui, des calories s’échappent encore des cheminées de nos chaufferies. Nous allons les capter pour les réinjecter dans le réseau. Ce n’est pas neutre : nous devrions récupérer 5 % du volume nécessaire », énonce Emmanuel Dauphant.
2 500 heures d’insertion par an
Cet été, sur le seul chantier des Hauts-de-Chambéry, pour la modernisation de la chaufferie Croix-Rouge, menée conjointement avec le remplacement des 75 anciennes sous-stations (postes de raccordement au pied des immeubles), une centaine de personnes étaient à pied d’œuvre pendant une semaine. « Nous avons ouvert huit fronts de travaux : 75 équivalents temps plein sont mobilisés, dont une partie relevant d’une obligation d’insertion, établie avec les entreprises, à 2500 heures par an », note Fabien Canal.








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