Emploi : l’écart se creuse entre actifs et inactifs

par | 30 avril 2025

Une personne en âge de travailler sur huit est inactive ou en sous-emploi dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Malgré un taux de chômage assez bas, les situations de précarité s’aggravent…

Depuis 2017, la baisse du chômage est significative, en France et en Europe, portée par une dynamique économique et démographique favorable. Paradoxalement, cette conjoncture positive a pour conséquence la segmentation du marché du travail. Autrement dit, l’écart se creuse entre les publics éloignés de l’emploi – ou sous-­employés – et les actifs pérennes…

Dans la première catégorie, les candidats à l’emploi sont soit chômeurs de longue durée – avec des périodes de désoccupation qui s’allongent toujours plus –, soit assujettis à des contrats de courte durée, voire à des temps partiels subis. Parmi eux sont aussi comptabilisés certains autoentrepreneurs, fragilisés par une activité très irrégulière et peu rémunératrice.

620 000 situations « contraintes »

En 2023, Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) recensait environ 620 000 personnes en situation dite « contrainte » sur les 4 millions de personnes de 15 à 64 ans participant au marché du travail.

Selon les chiffres avancés par l’Insee, 40 % de ces personnes en situation contrainte relèvent du régime du chômage (250 000 personnes) et 34 % (210 000 personnes) évoluent dans le halo proche du chômage (il s’agit de candidats à l’emploi qui ne remplissent pas tous les critères pour émarger au chômage). Les 26 % restants sont en sous-­emploi : 160 000 personnes en Aura subissent des contrats à temps partiel alors qu’elles souhaitent et peuvent travailler davantage.

Les jeunes entre 15 et 24 ans sont particulièrement exposés : ils sont seulement 10 % à disposer d’un emploi stable, tandis que 36 % gravitent dans l’antichambre du chômage.

Ce phénomène contradictoire entre le quasi plein emploi et le raidissement des situations contraintes concerne l’Europe tout entière. Toutefois, il se trouve renforcé en France par le durcissement des règles de l’assurance chômage. Si l’enquête Insee sur l’emploi en continu montre que les situations contraintes « ne sont pas toujours inscrites dans la durée », elles le sont toutefois dans 62 % des cas, avec, pour la moitié des personnes concernées, un glissement d’une situation contrainte à une autre.

En outre, 11 % des personnes éloignées de l’emploi en Aura s’enlisent dans l’inactivité.


Photo à la une de Daniele La Rosa Messina sur Unsplash

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