L’Adil s’est penchée sur le confort thermique et les dépenses liées au chauffage et à la climatisation des habitations du département.
Bien que le Diagnostic de performance (DPE) soit obligatoire pour les cessions depuis 2006 et pour les (re)mises en location depuis 2007 et bien que celui-ci soit devenu opposable depuis 2021, 64 % des habitants du département méconnaissent la classe énergétique de leur appartement ou maison, selon une étude de l’Adil de l’Ain (Association départementale de l’information sur le logement) conduite auprès de 255 personnes.
Parmi les 36 % restant, celles qui ont déclaré occuper une passoire thermique (classée F ou G) vivent dans une habitation construite avant 1971 à 82 %, se chauffent grâce à des radiateurs électriques indépendants à 71 % et disent avoir eu froid cet hiver à 71 % également, les trois-quarts imputant cet inconfort à une mauvaise isolation, le quart restant à une installation de chauffage insuffisante. Enfin, 53 % sont locataires.
À l’inverse, celles qui bénéficient d’une étiquette énergétique performante (A ou B) vivent dans un logement récent à 82 % et recourent à des pompes à chaleur ou à une chaudière individuelle à 36 % dans les deux cas. Une sur deux déclare tout de même avoir eu froid, la faute à une panne de chauffage (29 %) ou à des contraintes financières (idem). C’est pourtant huit fois moins cher de se chauffer dans un logement performant (48 € par mois pour une construction de 2006 à 2018) que dans un logement ancien (132 € pour une construction datant d’avant 1919). Ils sont propriétaires à 64 %.
Un tiers d’habitations construites avant 1971
Attention aux conclusions hâtives, prévient toutefois l’Adil : tous les logements anciens ne sont pas énergivores. Ils peuvent avoir été rénovés, évidemment. Tant mieux parce que selon les calculs de l’association (qui s’est basée sur les DPE postérieurs à la réforme de 2021 et sur la vacance structurelle, supérieure à deux ans, pour évaluer le nombre de passoires thermiques), 90 000 logements aindinois datent d’avant 1971 et les premières réglementations en la matière.
Ils peuvent représenter jusqu’à 49 % du parc sur certains territoires comme la Communauté de communes Rives de l’Ain Pays du Cerdon (CCRAPC). Reste que si toutes les habitations inoccupées ne sont pas anciennes, les constructions les plus datées représentent une part importante des 10 820 logements du parc privé structurellement vacants : 59 % ont été érigées avant 1946 et même 77 % sur la CCRAPC (73 % sur Bugey Sud et sur Bresse et Saône, 71 % sur la Plaine de l’Ain).
Sans surprise donc, plus la construction est récente, plus la part de logements performants augmente. Un quart de ceux qui sont étiquetés F et G ont été bâtis avant 1971. De surcroît, plus l’habitat est rural et dispersé, moins ses performances énergétiques sont bonnes. Certaines communes comptent jusqu’à 26 % de résidences mal classées. La moyenne s’établit à 19 % dans le Bugey Sud ou sur la CC Terre Valserhône, 18 % sur Haut-Bugey Agglomération ou sur la CCRAPC, mais à 9 % dans le Pays de Gex.
Des données restreintes
Seules 81 057 habitations (25 % du parc total, 38 % de maisons et 62 % d’appartements) ont un DPE établi après 2021, donc sur les seules caractéristiques du bâti, les factures d’énergie n’entrant plus en ligne de compte. Et de par les obligations des bailleurs sociaux, le parc public est surreprésenté. Il a été diagnostiqué à 65 % et les étiquettes F &G ne pèsent que 3,3 % du total. D’où la prudence de l’Adil sur certaines conclusions.
Sébastien Jacquart








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