Les risques psychosociaux ont-ils franchis la porte de votre entreprise ? Comment faire pour les mettre dehors ?
L’ambiance au travail arrive parmi les premières préoccupations des salariés français, selon différentes études concordantes. Pourquoi ? Parce que se rendre malade pour aller travailler, ce n’est pas vraiment fabuleux. Et oui, loin d’être un phénomène marginal, le stress au travail et ses conséquences peuvent littéralement pourrir une entreprise. Vous avez bien sûr entendu parler des vagues de suicides dans de grandes structures, mais sachez que le stress se ressent aussi dans les plus petites sociétés. A fortiori, selon Claude Vadeboin, psychologue du travail à la Carsat, lorsque dans ce type d’entreprise, il n’existe souvent pas de CHSCT ni de délégués du personnel. Selon elle, « si les risques traditionnels, comme une exposition à des produits chimiques, sont assez bien identifiés, il en est tout autre pour les risques psychosociaux ». Car le stress devient un risque à part entière. Et d’autant plus vicieux qu’il est multi-factoriel, comme le souligne Claude Vadeboin. On ne les présente plus : charge de travail trop importante, réduction des effectifs, ou au contraire manque de confiance et de responsabilités, pression du résultat… Autant d’éléments « qui participent à un mauvais climat social dans l’entreprise, décrit-elle. Et les conséquences seront nombreuses pour l’entreprise comme pour ses salariés : accidents du travail, démotivation, coûts, turn-over, baisse de performance globale, conflits inter-relationnels divers, soit entre salariés, soit avec la direction ou les clients ». Et bien sûr, absentéisme, ou à l’inverse, présentéisme. Qu’est-ce que c’est que ça ? À l’inverse du salarié qui devra se « recharger » en utilisant des arrêts maladies, le présentéisme, « c’est utiliser une stratégie de retrait par rapport au travail, décrypte Claude Vadeboin. Le salarié fait juste ce qu’on lui demande, est moins impliqué dans son travail et ne donne plus le meilleur de lui-même ».
Vous l’aurez compris, le stress au travail est un véritable mal qui peut grignoter votre organisation. Que faire ?
Une jeune salariée d’une société de l’Ain, en contrat d’alternance, confie avoir déjà été arrêtée pour dépression, avoir pris des médicaments pour « tenir le coup ». Elle explique comment « la pression qui s’exerce est tellement forte, que plusieurs collègues ont été mises en arrêt de travail. Moi-même, je me rends au bureau chaque jour avec une boule au ventre. Au début de mon contrat, je souhaitais rester dans la structure. Aujourd’hui, je n’attends plus qu’une chose : en partir ».
Non, vous ne voulez pas que votre entreprise ressemble à ça. Alors un seul mot d’ordre : prévention. C’est ce qu’à fait la polyclinique d’Ambérieu-en-Bugey. « Nous avons décidé de chercher à mieux identifier les risques psychosociaux, souvent présents dans le milieu médical, note Sylvia Convert, directrice des soins. Des consultants agréés par la Cram sont intervenus : avec des questionnaires anonymes et des entretiens individuels, ils ont pu cerner les difficultés. Différentes pistes d’amélioration ont ainsi pu être dégagées, comme mieux définir notre communication interne et externe, les rôles et missions de chacun, l’accueil de nouveaux arrivants, travailler sur un processus de fidélisation de nos salariés… Tout cela est nouveau et nous sommes en train de plancher dessus. »
Le maître mot est donc la prévention. Encore faut-il avoir conscience du problème. Selon Claude Vadeboin, « de nombreuses entreprises se trouvent dans le déni : elles n’ont absolument pas conscience des problèmes. Il ne faut pas non plus oublier que le code du travail précise bien que toute société est tenue de protéger la santé physique et mentale de ses salariés. La question ne doit pas être traitée à la légère ! Je conseille vivement d’évaluer sérieusement les risques et d’y associer les salariés. Des indicateurs d’alertes doivent vous mettre la puce à l’oreille – démotivation, turn-over… – les salariés sont les mieux placés pour exprimer leurs difficultés. Observez-les » ! Et dialoguez. En tout cas, la prévention, c’est aussi essayer de désamorcer la bombe-conflit.
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