Labellisée entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS), la structure vient d’ouvrir ses premières maisons d’accueil familial.
« L’accueil familial constitue une alternative à l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou au maintien à domicile », a expliqué Clément Venard, l’un des quatre fondateurs et directeur général de MonSenior lors de l’inauguration estivale du hameau MonSenior à Curciat-Dongalon. Fondée en 2019, l’entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS) a pour ambition de réenchanter l’accompagnement du grand âge en France.
« Notre modèle s’articule autour de trois maisons individuelles que l’on réunit sur une même et grande parcelle de jardin paysagée avec soin. Chaque maison réunit un soignant et sa famille et trois personnes âgées et/ou en situation de handicap », précisait encore Clément Venard. L’ouverture de ce premier hameau marque le début d’un développement sur l’ensemble du territoire français et, plus précisément, de 50 projets d’ici fin 2023 en Auvergne-Rhône-Alpes, dans les départements du Rhône, de l’Isère et de la Savoie.
Une innovation sociale
La conception des maisons prend en compte les besoins de chacun. Les bénéficiaires profitent du rez-de-chaussée avec des chambres et salles de bains individuelles ouvertes sur le jardin. L’accueillant, lui, vit au premier étage avec sa famille. Un espace privatif également ouvert sur la pièce de vie du rez-de-chaussée. Il peut ainsi exercer son métier dans un cadre de vie adapté tout en bénéficiant de la solidarité et de l’entraide des deux autres accueillants des maisons voisines. Pour Alexandre Nicolet, cofondateur et président de MonSenior, ce projet de société donne un nouveau souffle à l’accueil familial.
« Loin des longs couloirs anonymes, ces habitations ont été spécialement pensées pour accueillir nos proches parents en perte d’autonomie. L’accueillant familial et sa famille en sont le cœur battant. Ce professionnel, agréé par le conseil départemental, accompagne, écoute et prend soin des résidents. Au-delà de ce cadre de vie, notre ambition est également celle de redonner tout son sens et toute son humanité aux métiers de l’accompagnement du grand âge. »
D’ici 2026, la structure prévoit le déploiement de 350 hameaux permettant la réalisation de 1 050 maisons ainsi que la création de 1 050 postes d’accueillants familiaux et 3 150 places d’hébergement. Un projet, certes, ambitieux, mais animé par la volonté de transformer le regard porté sur la perte d’autonomie.
Ce qui réjouit Martine Tabouret, première vice-présidente chargée de l’autonomie du Département : « Le vieillissement fait partie de nos préoccupations et l’année dernière nous avons voté un plan Senior qui met en évidence le bien vieillir chez soi et l’adaptation de l’habitat. La création de ce hameau répond aux besoins des personnes qui ont envie de rester chez elles mais qui ont besoin de quelqu’un. Pour le département, il est innovant et intéressant de voir comment ce site fonctionne. C’est sûrement un modèle à développer au sein de nos territoires ruraux. Bien que l’on ne puisse pas parler de zone rurale à Montréal-la-Cluse, le maire de la commune a fait savoir qu’il postulait pour ce dispositif d’hébergement. Je suis également contente d’apprendre que vous n’avez pas eu de mal à recruter les accueillants familiaux. »
Comme l’a souligné Alexandre Nicolet, « nous avons reçu entre 50 et 60 candidatures dans un secteur qui, pourtant, peine à recruter. » De son côté, Xavier Breton, député de l’Ain et conseiller régional, évoquait le sujet de la dépendance qui nécessite des réponses. « La vôtre, par la conception de ce hameau qui est une première nationale, va dans le bon sens. Le vieillissement est un défi au sein de notre société et je formule le vœu que la dimension humaine de votre projet prospère à Curciat-Dongalon comme dans les résidences et dans les hameaux que vous aurez à construire. »
Carole Muet
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