Les Alpes du Nord et du Sud ont décidé de faire cause commune et de porter ensemble le projet “Montagne du futur“. Avec pour ambition, d’aller encore plus loin dans l’innovation.
Dans le cadre du projet « Territoire d’innovation de grande ambition“ (Tiga) initié en mars 2017 par l’État, les agglomérations du sillon nord alpin Chambéry Métropole-Coeur des Bauges en corrélation avec Grand Annecy et Aix-les-Bains et la région Provence Alpes Côte d’Azur, la communauté de communes de Serre-Ponçon-Embrun et la station des Orres ont décidé de faire candidature commune.
Parce qu’elles partagent les mêmes enjeux – avec en toile de fond le changement climatique qui induit de nouveaux modèles économiques -, elles s’allient autour d’un projet ambitieux : Montagne du futur. Encore à l’état de concept, il se concrétisera sous la forme de deux pôles, l’innovation produits et les services. Avec pour objectif de renforcer deux filières économiques d’excellence, que sont l’aménagement touristique de la montagne et le sport outdoor.
Le cluster Montagne, récemment labellisé Européen cluster management excellence gold, pilotera le projet en lien avec l’ensemble des collectivités et des professionnels.
« Avec un pied au nord et l’autre au sud, l’innovation se diffusera sur l’ensemble de la chaine et au-delà, puisque la totalité des projets sera en open source avec pour but, la plus grande diffusion d’informations aux montagnes françaises et dans le monde », expliquent les porteurs du projet dans un communiqué.
Avec son camp de base, le cluster Montagne se veut un véritable laboratoire de la montagne de demain, au service de la recherche et de l’innovation. Il mettra à disposition différentes compétences – centre de ressources, incubateur, démonstrateur virtuel de savoir-faire français – et complètera le dispositif d’incubation Annecy base camp, lancé par Outdoor sport valley (OSV), sur les projets sports outdoor. Il aura aussi pour mission de soutenir les réflexions prospectives sur le renouvellement des modèles économiques en stations et l’attractivité des territoires touristiques, notamment en moyenne montagne, pour proposer de nouvelles pistes de développement face aux nouveaux enjeux, qu’il s’agisse d’évolution climatique, de diversification touristique ou encore de sport-santé-bien être…
Cette candidature a, bien entendu, reçu le soutien des clusters Montagne et Outdoor sport valley (OSV) qui rassemblent à eux deux quelque 611 entreprises spécialisées dans l’économie et l’industrie des loisirs. Mais aussi de différents laboratoires de recherche universitaires reconnus pour leurs expertise, à l’instar de l’Université savoie Mont Blanc, Irstea, le CEA Tech, et de grands groupes privés.
Genèse du projet
Pour rappel, le projet “Montagne du futur » a été initié et alimenté depuis plusieurs années par le cluster Montagne conjointement avec l’Irstea et l’Université Savoie Mont Blanc. Il fait écho à l’opération d’intérêt régional de la région Paca baptisée Smart Mountain.

Les Alpes du nord et du sud se mobilisent pour la Montagne du futur. Ici, Chantal Eyméoud, vice-présidente de la région Provence Alpes Côte d’Azur et Xavier Dullin, président de Chambéry métropole – Coeur des Bauges, au col du Galibier.
Quid du programme “Territoires d’innovations de grande ambition“ ?
Cet appel à manifestation d’intérêt (cf. Programme d’investissement d’avenir) lancé en mars par l’État et géré par la Caisse des Dépôts vise à identifier et à sélectionner une dizaine de territoires d’intérêt national qui, par la pertinence et la reproductibilité des innovations et organisations développées, peuvent démontrer leur capacité à transformer le territoire ciblé et à rayonner au-delà.
Et parce que les enjeux des transitions énergétique et écologique, démographique, numérique et sociale sont majeurs, les défis à relever le sont tout autant : permettre et faciliter l’émergence d’idées et de nouvelles formes de coopération, ainsi que l’évolution des usages ; doter les entreprises d’avantages compétitifs ; être plus attractif vis-à-vis d’investisseurs ou être en mesure d’exporter des technologies et des solutions éprouvées ; répondre à de nouvelles attentes en termes de sécurité ; renouveler l’offre et révéler le potentiel culturel ; organiser des systèmes résilients face notamment aux risques induits par les changements climatiques… tout en tenant compte, dans l’élaboration de solutions, des habitants dont l’environnement quotidien est modifié.
Au final, seuls les « territoires d’innovation » les plus structurés, ambitieux et prometteurs en termes d’impact et de reproductibilité dans un horizon de temps maîtrisé seront retenus. Chaque projet sélectionné recevra une aide financière pouvant atteindre 400 000 euros et bénéficiera d’un accompagnement de six à 12 mois.
(Pour info, les collectivités intéressées avaient jusqu’au 29 septembre pour candidater).
http://www.cget.gouv.fr/territoires-dinnovation-grande-ambition
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