Montagne : des clients plus fidèles mais moins dépensiers en 2017

par | 25 janvier 2018

Davantage de clients fidèles, des jeunes qui sont bien là pour prendre la relève, le ski toujours incontournable même s’il compte de moins en moins d’adeptes et des budgets en baisse sur le court comme sur le moyen terme : ce sont quelques uns des enseignements de la dernière étude ConsoMontagne. Mais pas les seuls.

Depuis six ans, l’étude ConsoMontagne, réalisée à la demande de l’Association Nationale des Maires de Stations de Montagne (ANMSM) sonde la clientèle française des stations*. Les résultats de l’étude 2017, publiés en décembre, ne manquent pas  d’intérêt.

D’abord au niveau de la fidélité : en 2017, 71 % des sondés ont déclaré avoir déjà passé au moins un séjour auparavant sur leur lieu de vacances 2017. Soit 4 points de plus qu’en 2012. Sur six ans, la moyenne est de 30%.

Une forte proportion de jeunes au pouvoir d’achat limité parmi les nouveaux clients. Alors qu’à l’inverse, le taux de propriétaires et de personnes aisées est très élevé parmi les clients fidèles.

Les 18-29 ans, nouveaux clients de la montagne

Autre bonne nouvelle pour les stations, les jeunes (18-29 ans) sont bien là pour assurer la relève : sur la tranche d’âge ils sont 41 % à être des nouveaux clients. Alors qu’à l’inverse, plus des trois quarts des plus de 50 ans sont des clients fidèles.

« Nous nous félicitons de cet enthousiasme des 18-29 ans pour la montagne. La jeunesse en effet se trouve au coeur des actions de l’ANMSM et des stations qui oeuvrent au quotidien pour s’adapter à ses attentes », commente le président de l’association, Charles-Ange Ginésy.

Les critères de choix de la station diffèrent entre les nouveaux clients et les fidèles, et c’est plutôt logique. Les premiers insistent sur la recommandation par les connaissances, cité par plus d’un sondé sur deux (55%) et la réputation (41 %), notamment en ligne ou encore les activités pour les enfants (37 %). Tandis que les fidèles mettent surtout en avant… l’ensoleillement (82 %) !

On remarquera aussi que le niveau socioéconomique n’est pas le même : les nouveaux clients sont moins riches et sont locataires. 40 % déclarent moins de 1 500 euros de revenus par mois. Ils sont aussi 40 % à loger dans les grandes chaînes d’hébergement et 40 % encore à être venus par l’intermédiaire d’un comité d’entreprise ou d’une association. À l’inverse, parmi les clients fidèles, 92 % sont propriétaires et les trois quarts affichent plus de 6 000 euros par mois.

Domaine skiable de Châtel, avec le village en contrebas. Crédit : OT Châtel ©Sylvain_Cochard

« Le tout-ski c’est fini… mais sans le ski, tout est fini »

« L’adage » se vérifie une fois de plus. Toujours selon l’étude, le ski demeure l’activité reine à la montagne. Toutes derrière, et lui devant…. pour presque trois-quarts des vacanciers interrogés (72 % exactement). La marche (8%), les raquettes (7%), le snowboard ou le ski de fond (5% chacun) ne sont que rarement cités comme activité principale.

Les raquettes (23 %) et la marche (22 %) figurent en tête des activités secondaires. Loin devant le snowboard (6 %) et le ski de fond (5 %). Le ski est par ailleurs cité par 8% des sondés comme activité secondaire.

Parallèlement, on apprend que le nombre de clients ne s’adonnant à aucun sport de glisse pendant leur séjour progresse régulièrement, soit + 4 points depuis 2012 pour atteindre 17 %. Une augmentation que les spécialistes lient en partie au vieillissement de la population : la part des non skieurs est presque deux fois plus importantes chez les plus de 60 ans (30%) que chez les moins de 60 ans (14% à 16% selon les strates).

Depuis 2014, la part de ceux qui ne pratiquent pas d’activité de glisse pendant leur séjour gagne 1% par an.

 

Sans surprise, la part des non skieurs (sur l’année 2017) est plus importante chez 60 ans et plus. Alors qu’elle est quasi stable de 18 à 60 ans.

 

Toutefois, parmi les non skieurs de 2017, ce sont surtout la peur de se blesser (19%), la fatigue et l’état de santé (17%) le manque d’attrait ou d’envie pour le ski (13% et 12%) ou le manque de neige (10%) qui sont les évoqués, bien avant l’âge (6%) ou même le budget (5%).

Poussant l’étude plus loin pour mieux comprendre le phénomène « non skieurs absolus », Conso Montagne relève que parmi les non skieurs de 2017, plus du tiers (34%) déclarent n’avoir jamais pratiqué le ski alpin ou le snowboard.

 

Piste de luge à l’Espace Mille8 à Arc 1600. Photo : OT Les Arcs

Les activités, une question d’âge ?

Si l’on ne pratique pas d’activité de glisse, pourquoi venir en stations ? L’étude ConsoMontagne montre que si la glisse (ski ou snowboard) demeure le principal facteur d’attractivité (38%), devant la neige (33%), tous publics confondus, les paysages (29%), se retrouver en famille ou entre amis (23%), l’air pur (22%) ou le simple plaisir de faire une coupure (20%) comptent aussi beaucoup.

Dans le détail, les attentes prioritaires varient en fonction de l’âge : la glisse et la neige sont systématiquement citées par toutes les strates entre 18 et 54 ans. Tandis que les 55 ans et plus s’accordent plutôt sur les paysage. Les retrouvailles en famille ou entre amis ? Curieusement, c’est une priorité pour les 18-24 ans et les 55-64 ans mais pas pour les tranches d’âge intermédiaires.

 

Prix moyen du séjour : 1 579 euros. Ça baisse…

1 579 €, c’est en moyenne ce que consacrent les vacanciers français à leur séjour à la montagne, tous ménages et toutes durées confondues. Soit l’équivalent de 81 euros par jour et par personne, toutes dépenses cumulées (transport compris). Une somme rondelette mais  plutôt en baisse sur le court  comme sur le moyen terme:  – 0,5 % de variation annuelle moyenne entre 2012 et 2017. Mais des « dents de scies » parfois marquées : nette hausse entre 2014 et 2015 (+ 6,8%) mais plongeon entre 2015 et 2017 (-6,9%).

2017 est l’année où la dépense moyenne par séjour est la plus basse depuis le lancement de l’étude (2012), mais l’écart se joue à 10 euros près avec 2014 (1579 contre 1589 €). Si bien que le ratio revenu/dépenses demeure similaire à ceux des années 2013 et 2016, à 43%.

 

Le web, canal n°1 pour organiser ses vacances à la montagne

Travelski, leader français des séjours au ski en ligne. Photo : Travelfactory

Si l’on se réfère aux différents canaux de distribution pour réserver ses vacances à la neige, le web remporte la palme. En 2017, 67 % des vacanciers ont cherché leur hébergement en ligne (65% en 2014, première année où l’indicateur avait été pris en compte). Et 37% ont payé leur séjour en ligne, soit 10% de plus qu’en 2014 (27%).

Si l’on examine de plus près les chiffres, on constate que le web concerne principalement les réservation effectuées via une grande société d’hébergement (67%)  ou une centrale de réservation (45%). Et pour des logements collectifs : 53% de paiement en ligne pour les résidences de tourisme, 44% pour les villages vacances. Alors que l’e-payement ne concerne « que » 26% des locations auprès d’un particulier et autour d’un tiers des logements individuels (35% pour les appartements, 26% pour les chalets).

L’absence totale d’utilisation du web recule : 20% des sondés en 2017 contre 22% les années précédentes n’y ont eu recours ni pour la recherche, ni pour la réservation ni pour le payement.

Des vacanciers sensibles à l’environnement

Enfin, 85 % des vacanciers sondés par ConsoMontagne se disent concernés par les enjeux liés à l’évolution climatique dans leur quotidien (12% plutôt pas et 3% pas du tout…). Mais pour les deux tiers d’entre eux cela ne change rien dans leur envie d’aller en montagne (seuls 15% déclarent, du coup, vouloir y aller plus souvent l’hiver; 19% l’été).

« Les maires travaillent depuis de nombreuses années sur la préservation de l’environnement. En juillet dernier, l’ANMSM a ainsi lancée la dynamique Cimes durable afin de renforcer l’accompagnement proposé aux stations dans la continuité de la Charte nationale en faveur du développement durable élaborée dès 2007 par l’association en partenariat avec l’Ademe et Mountain Riders », conclut Charles-Ange Ginésy.

 

 

Domaine des Portes du Soleil – ©Matthieu Vitré

 

*Méthodologie : cette enquête en ligne, menée depuis six ans par G2A-LHM Conseil pour le compte de l’ANMSM, est basée sur l’étude d’échantillons représentatifs des Français de 18 ans ou plus ayant effectué au moins un séjour aux sports d’hiver (minimum une nuitée). 1 030 personnes ont répondu au questionnaire pour l’étude 2017.

 

Lire le communiqué de presse de l’ANMSM sur l’enquête Consomontagne (cliquez sur le lien ou sur l’image)

 

 

 

 

 

Lire l’enquête Consomontagne (cliquez sur le lien ou sur l’image)

 


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